Le Canada tente de contrebalancer l'image négative associée aux sables bitumineux en évoquant les inquiétudes que nourrissent les Américains à propos du taux de chômage, a expliqué l'ambassadeur du Canada aux États-Unis.

Jeudi, durant un discours prononcé devant l'association Manufacturiers et exportateurs du Québec, Gary Doer, un ancien premier ministre du Manitoba, a affirmé que peu d'Américains savaient que le Canada surpassait l'Arabie saoudite à titre de fournisseur de pétrole des États-Unis.

Il a expliqué que le Canada tentait d'articuler ses arguments autour du taux de chômage élevé aux États-Unis, de l'idée d'un approvisionnement sécuritaire en pétrole et des possibles occasions d'emploi.

Il y a près de 900 entreprises aux États-Unis qui agissent en tant que fournisseurs pour l'industrie des sables bitumineux dans l'Ouest canadien, dont des géants du camionnage comme Caterpillar.

M. Doer a ajouté qu'il rappelait constamment aux Américains et à leurs dirigeants politiques que le Canada est le plus important et plus proche partenaire commercial des États-Unis, le Canada achetant davantage de produits américains qu'européens.

Un rapport demandé par le gouvernement américain a conclu qu'un projet de construction de pipeline s'élevant à 7 milliards de dollars proposé par l'entreprise de Calgary TransCanada pourrait réduire la dépendance des États-Unis au pétrole provenant du Proche-Orient et d'autre régions.

Ce pipeline, qui serait construit sur 3060 kilomètres, pourrait servir à acheminer chaque jour plus de 500 000 barils de pétrole produit à partir de sables bitumineux.

Le rapport a également conclu que le projet pourrait permettre de créer 20 000 emplois bien rétribués pour des Américains et d'injecter 20 milliards de dollars dans l'économie américaine.

Gary Doer rencontre toutefois des difficultés dans ces efforts, dont certaines sont attribuables à des mesures protectionnistes comme la disposition «Buy America», qui figurait dans une loi promulguée en 2009 pour protéger les emplois américains.