Le gouvernement Charest rabroue Hydro-Québec et s'engage à rendre publiques les ententes conclues avec la firme Pétrolia pour l'exploration pétrolière à l'Île d'Anticosti.

Depuis le début de la semaine, le gouvernement libéral est sur le grill à cause du refus d'Hydro-Québec de dévoiler la hauteur des redevances et des royautés qui seront versées au Québec si Pétrolia [[|ticker sym='V.PEA'|]] extrait du pétrole du sous-sol d'Anticosti.

En point de presse mercredi, la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, a fait savoir qu'elle avait demandé à Hydro-Québec de lui remettre une copie des ententes signées avec Pétrolia.

«Hydro-Québec souhaitait conserver l'information confidentielle. Moi j'ai dis non, non, non. Dans un souci de transparence, on va s'assurer que les ententes soient rendues publiques», a déclaré Mme Normandeau.

Il s'agit d'une volte-face de la part de la ministre qui, la veille, défendait la décision d'Hydro-Québec de garder le secret. Il fallait, disait-elle, respecter la confidentialité des ententes commerciales.

Dans les prochaines semaines, toute information pouvant être révélée sera rendue publique, a cette fois insisté la ministre à l'issue de la période de questions à l'Assemblée nationale.

Mme Normandeau tente de river son clou au Parti québécois qui laisse entendre que le gouvernement Charest a liquidé pour un plat de lentilles les réserves pétrolières que renferme la plus grande île du Québec.

«Pas de chiffres, pas de contrat, juste une vague histoire de royautés pour Hydro-Québec. À l'époque de Duplessis, c'était 0,01 $ la tonne. Les Québécois se faisaient avoir, mais au moins ils savaient de combien», a lancé la leader péquiste Pauline Marois, en Chambre.

Compte tenu de sa gestion des ressources naturelles à l'époque où elle était au gouvernement, la chef de l'opposition officielle n'a aucune leçon à donner, a rétorqué le premier ministre Jean Charest.

«Elle a baissé les redevances de 18% à 12%, ce qui a coûté 242 millions de dollars aux Québécois. Par la suite, elle met en place un crédit d'impôt qui coûte un demi-milliard aux Québécois, puis aujourd'hui elle se lève à l'Assemblée et découvre les ressources naturelles du Québec», a ironisé le chef du gouvernement.

Après l'abandon de la filière pétrolière par le gouvernement Charest, Hydro-Québec a cédé à la société Pétrolia en 2008 ses droits d'exploration sur l'île d'Anticosti.

La ministre Normandeau a dit ne pas regretter ce choix.

«Ce n'est pas dans la business du gouvernement de se substituer à l'entreprise privée pour faire, seul, des travaux d'exploration. On a flambé 30 millions de dollars entre 2002 et 2005 sans que ça ne donne de résultat. Le PQ était prêt à flamber 330 millions de dollars selon un plan rendu public en 2002», a fait valoir Mme Normandeau.

Quoi qu'il en soit, le secteur privé semble avoir eu plus de chance que l'État dans ses recherches de l'or noir. D'après des études rapportées récemment par Pétrolia, le sous-sol de l'île d'Anticosti contient d'énormes réserves en hydrocarbures, avec un potentiel pouvant atteindre 70 milliards de barils de pétrole. Si la ressource est un jour exploitée, les Québécois «recevront la part qui leur revient», a promis le premier ministre Charest.