La ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, demande à la Régie de l'énergie de se pencher de nouveau sur la question du prix de l'essence au Québec, à la suite de protestations du CAA-Québec quant aux divergences de prix entre les régions du Québec en 2010.

«L'automne dernier, je me suis adressée à la Régie de l'énergie pour obtenir un avis sur la façon dont la concurrence se déploie sur les marchés de Québec et Montréal. La conclusion de la Régie de l'énergie, c'est que le marché se comporte correctement. Ceci étant, avec le nouvel éclairage que nous apporte le CAA, je vais probablement de nouveau m'adresser à la Régie de l'énergie pour qu'on puisse vraiment avoir un portrait encore plus juste. Dans le cas du CAA, ils n'ont pas juste fait un exercice de comparer Québec et Montréal, ils ont comparé d'autres régions également», a souligné la ministre, vendredi.

Elle était interrogée à ce sujet, à Montréal, après que le CAA-Québec eut publié son bilan annuel 2010 des fluctuations du prix de l'essence dans les régions du Québec.

Le CAA-Québec en concluait qu'il y a eu en 2010 une «baisse marquée de la marge au détail» dans plusieurs régions du Québec, mais pas à Montréal et Québec.

Dans ces deux plus gros marchés de la province, là où la concurrence devrait justement profiter davantage aux automobilistes, c'est le contraire qui s'est produit.

Ainsi, à Montréal, la marge sur le prix de l'essence au détail s'est établie à 5 cents le litre, alors qu'à Québec, elle était de 5,7 cents le litre en 2010.

À titre de comparaison, dans la région du Saguenay-Lac Saint-Jean, la marge du prix au détail a été de 4,6 cents le litre en 2010. En Mauricie, la marge atteignait 3 cents le litre en 2010.

Le CAA-Québec estime que les automobilistes de Montréal et de Québec «font les frais» des politiques de prix qui ne sont pas toujours logiques.

«S'il est possible de fonctionner avec des marges au détail réduites, pourquoi en est-il autrement à Québec et à Montréal?», a demandé le CAA-Québec, qui a écrit à la ministre Normandeau à ce sujet.

Le CAA-Québec lui demandait même «d'obtenir des explications de la part de l'industrie» sur cette question.

La ministre a dit comprendre la frustration des automobilistes. «Ce qui choque le consommateur, ce qui nous choque aussi, c'est de voir les fluctuations très importantes. Là-dessus, on va tenter d'avoir un éclairage nouveau de la Régie de l'énergie. Mais ça mérite qu'on investigue davantage la question, c'est clair», a-t-elle opiné.