Un tribunal britannique a suspendu mardi l'accord conclu le mois dernier entre BP et Rosneft, qui prévoit un échange de participations entre les deux groupes, à la demande d'AAR, le consortium regroupant les actionnaires russes de TNK-BP, la coentreprise de BP en Russie.

Après une audience à huis clos, la Haute Cour de Londres a annoncé que les parties avaient accepté de suspendre la mise en oeuvre de l'accord jusqu'au 25 février, et de soumettre leur différend à un tribunal arbitral suédois, qui examinera le dossier le 14 février prochain.

AAR, qui regroupe les actionnaires russes de TNK-BP (à savoir les milliardaires Mikhaïl Fridman, Viktor Vekselberg, Guerman Khan et Léonid Blavatnik), avait demandé à la justice britannique de bloquer l'alliance stratégique conclue le mois dernier par le géant pétrolier britannique BP et le groupe public Rosneft, le numéro un du pétrole en Russie.

Cet accord, annoncé le 14 janvier, prévoit que BP et Rosneft exploreront et exploiteront conjointement une région de 125 000 kilomètres carrés au coeur de l'Arctique russe, qui pourrait receler cinq milliards de tonnes de pétrole et 3000 milliards de mètres cubes de gaz.

Cet accord doit s'accompagner d'un échange de participations entre les deux groupes: Rosneft prendra 5% du capital de BP, et BP prendra en échange 9,5% du groupe public russe.

Mais AAR estime que cette alliance enfreint les clauses du pacte d'actionnaires de TNK-BP, dans lequel les partenaires ont convenu de réaliser tous leurs projets en Russie et en Ukraine à travers l'entreprise commune.

Toujours pour protester contre l'accord entre BP et Rosneft, AAR a décidé de bloquer le paiement de 1,8 milliard de dollars de dividendes, que TNK-BP devait verser à ses actionnaires au titre des résultats du quatrième trimestre.