Alors que la marée noire dans le Golfe du Mexique devenait hors de contrôle, les pertes de la pétrolière BP semblaient assez imposantes pour faire couler la compagnie. Le portrait apparaît différent en cette fin d'année.

Les coûts reliés au nettoyage et aux amendes, poursuites, frais judiciaires et requêtes en dommages devraient dépasser les 40 milliards $ US projetés publiquement par BP, indique une analyse de l'Associated Press. Mais ces coûts seront bien en deça des pires scénarios établis au cours de l'été par des experts et des institutions bancaires de Wall Street, telles que Goldman Sachs, qui évaluait ceux-ci à près de 200 milliards $.

BP survivra à la pire marée noire de l'histoire des États-Unis pour plusieurs raisons clés: sa dette est mince; ses activités mondiales doivent générer 26 milliards $ l'année prochaine; l'impact environnemental du déversement de pétrole n'est pas aussi imposant que l'on craignait et le gouvernement américain semble peu enclin à interdire à BP tout forage dans le golfe.

Pour soutenir ses finances, BP a aussi coupé son dividende, émis des titres de dette et vendu plus de 21 milliards $ d'actifs.

Tyler Priest, historien du pétrole de l'université de Houston, qui siège sur le comité d'enquête sur la marée noire du président Obama, a soutenu que la situation aurait pu être bien pire et que BP allait finalement s'en sortir indemne.

Plusieurs investisseurs influents semblent du même avis. Selon Thomson Reuters, 23 firmes ayant investi 1 milliard $ ou plus sur les marchés, incluant BlackRock Investment Management, Managed Account Advisors et Rydex Security Global Investors, ont plus que doublé leur nombre d'actions de BP de juillet à septembre.

À 44,11 $, le cours de l'action de BP s'est apprécié de 63 pour cent par rapport au creux de 27,02 $ atteint le 25 juin. Il est encore en recul de 27 pour cent par rapport à son taux de clôture de 60,48 $ le 20 avril, le jour du déversement de pétrole dans l'océan. Le puits a été bouché le 15 juillet.