Le groupe pétrolier norvégien Statoil a annoncé mardi la vente pour 2,28 milliards de dollars US d'une part de 40% dans ses sables bitumineux en Alberta au thaïlandais PTTEP, une annonce applaudie tant par les marchés que par les écologistes.

En fin de matinée, l'action Statoil s'adjugeait 1,77%, prenant le contrepied de la tendance générale du marché (-0,50%).

«Le prix (de cession) est fantastique, bien au-delà des estimations du consensus», a commenté un analyste cité par Dow Jones Newswires.

Grâce à cette opération, Statoil récupère ainsi davantage que sa mise de départ : en 2007, le norvégien avait déboursé 2 milliards de dollars US pour racheter la totalité du capital de North American Oil Sands Corporation.

Si l'on déduit les investissements réalisés par la suite (environ 1,5 milliard de dollars), la transaction permet à Statoil de réaliser une plus-value de plus de 830 millions de dollars US, selon les calculs de Trond Omdal, un analyste d'Arctic Securities.

Statoil conservera une part de 60% et restera l'opérateur du projet dit Kai Kos Dehseh, qui doit entrer en exploitation début 2011.

«L'accord visant à ramener notre part de 100% à 60% fait suite à d'autres transactions récentes destinées à diminuer les risques et à optimiser notre portefeuille mondial d'actifs», a déclaré le directeur général de Statoil, Helge Lund, dans un communiqué.

En mai, Statoil avait déjà annoncé la cession à la société publique chinoise Sinochem d'une part de 40% dans le gisement Peregrino, au large du Brésil, pour près de 3,1 milliards de dollars.

Ce genre de transactions permettent aux compagnies pétrolières de partager les risques et les coûts d'investissements liés au développement de champs pétrolifères.

Opposée à l'exploitation des sables bitumineux en raison de son impact sur l'environnement, Greenpeace voit néanmoins dans la vente annoncée par Statoil «une victoire» pour les écologistes.

«Nous exigeons qu'ils continuent à rechercher des acquéreurs et qu'ils se désengagent totalement», a indiqué Martin Norman, un responsable de l'organisation, dans un communiqué.

L'exploitation des sables bitumineux est beaucoup plus polluante que celle du pétrole conventionnel, générant trois fois plus de gaz à effet de serre, et provoque une pollution des cours d'eau environnants, selon les défenseurs de l'environnement.

Conditionnée au feu vert des autorités canadiennes de la concurrence, l'opération devrait être bouclée au cours du premier trimestre 2011.