Des patrons de l'industrie des sables bitumineux se rendront dans trois grandes villes américaines cette semaine afin d'écouter les propos de groupes écologiques, de chefs d'entreprises et d'universitaires, entre autres, quant à cette industrie lourdement critiquée pour son impact environnemental.

L'Association canadienne des producteurs de pétrole (ACPP) a tenu des tables rondes dans plusieurs villes du pays au cours des derniers mois.

L'organisation dit avoir adopté un mode d'écoute, alors que ses représentants s'apprêtent à se rendre aux États-Unis pour y entendre les points de vue de différents groupes quant à la façon d'aborder ces défis, a indiqué le vice-président de l'ACPP, Greg Stringham.

Le Canada est de loin le plus important fournisseur de pétrole brut des États-Unis alors que quelque deux millions de barils qui y sont envoyés chaque jour. Nombreux sont ceux qui considèrent que les sables bitumineux représentent une source d'énergie fiable qui aidera les États-Unis à se défaire de sa dépendance pour les importations venant d'États moins amicaux.

L'industrie des sables bitumineux a toutefois été qualifiée de «pétrole sale» dans certains milieux. Ses détracteurs soutiennent que les sables bitumineux de l'Alberta émettent davantage de dioxyde de carbone que d'autres sources, endommagent les écosystèmes du nord de cette province et menacent la santé des communautés locales.

Au cours de l'été, un groupe écologique des États-Unis a diffusé une publicité controversée dans laquelle il pressait les touristes de «reconsidérer» leur séjour en Alberta.

Un certain nombre de législateurs américains ont dénoncé le projet d'agrandissement d'un pipeline de TransCanada [[|ticker sym='T.TRP'|]], appelé Keystone XL, qui fournirait des quantités importantes de pétrole brut aux raffineries de la côte du Golfe du Mexique, aux États-Unis.

M. Stringham a déclaré que cette source d'énergie serait nécessaire dans le futur. «Nous croyons que l'énergie renouvelable a un rôle à jouer, mais une question demeure : comment gérer les besoins énergétiques en même temps que la responsabilité écologique requise?» s'est-il interrogé.

Les premières visites de l'ACPP auront lieu à New-York, Washington et Chicago.

Plus tard cette année, l'École de l'énergie et de l'environnement du Canada publiera une étude sur les principaux apprentissages issus de ces discussions.

L'industrie des sables bitumineux produit 1,5 million de barils chaque jour, mais de nouveaux projets ayant été approuvés ajouteront un autre quatre millions de barrils à ce nombre, a indiqué Jennifer Grant, qui travaille au Pembina Institute, un think-tank écologique basé en Alberta.