Les prix du pétrole, montés dans la semaine à leur plus haut niveau en deux ans, ont rechuté vendredi à New York, alors que les investisseurs spéculaient sur un resserrement monétaire en Chine, susceptible d'affecter la demande du pays.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre a terminé à 84,88$, en baisse de 2,93$ par rapport à la veille (-3,3%).

Jeudi, il avait touché 88,63$, un prix qu'il n'avait plus atteint depuis début octobre 2008.

Cette rechute s'est effectuée «en réaction à la peur du marché face à l'inflation en Chine, et à l'inquiétude qu'elle relève de ses taux d'intérêt pour la ralentir, ce qui affecterait la croissance», a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. «Ce serait mauvais pour la demande de pétrole».

«Il y avait une quantité énorme de positions spéculatives à la hausse qui s'étaient accumulées depuis deux semaines, donc certains investisseurs se retirent aujourd'hui» vendredi, a-t-il observé.

En Chine, où l'inflation a atteint en octobre son plus haut niveau depuis la crise financière (+4,4% en glissement annuel), la banque centrale a demandé à certaines banques d'augmenter encore leur taux de réserves obligatoires, en plus du relèvement déjà exigé cette semaine, selon la presse officielle.

De son côté, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a une nouvelle fois revu en hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011, respectivement à 87,3 et 88,5 millions de barils par jour, notamment grâce à une consommation plus forte dans les pays riches à l'été 2010.