Les prix du pétrole ont de nouveau subi de fortes baisses jeudi à New York, le baril abandonnant près de deux dollars sous la pression d'un raffermissement de la monnaie américaine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre a terminé à 80,56$, en repli de 1,98$ par rapport à la veille, pour son premier jour en tant que contrat de référence.

Le baril a ainsi enchaîné trois jours en dents de scie, après avoir perdu 4% de sa valeur mardi. Il avait nettement rebondi mercredi, avant de fléchir de nouveau jeudi.

«Tout dépend des monnaies actuellement», a indiqué Rich Ilsczyszyn, de la maison de courtage Lind-Waldock.

Le dollar, qui avait commencé la séance américaine de façon hésitante, a repris en vigueur dans l'après-midi, mettant sous pression le marché du pétrole à l'approche de la clôture du Nymex.

Le raffermissement de la monnaie américaine renchérit les prix des matières premières libellées en dollar.

Des seuils techniques à la baisse ont ensuite été franchis, accélérant les ventes sur le marché, a précisé M. Ilsczyszyn.

De plus, «le pétrole reste soumis au concept qui veut que si la Chine relève ses taux (ce qu'elle a fait il y a deux jours, ndlr), si elle commence une phase de resserrement monétaire, la demande mondiale pourrait s'en ressentir un peu», a encore ajouté l'analyste.

Les investisseurs ont été refroidis par la décélération de la croissance chinoise au troisième trimestre, certes encore solide à 9,6%, mais contre 10,3% au deuxième trimestre et 11,9% au premier. La Chine est le principal moteur de la hausse de la demande en énergie dans le monde.

L'évolution du dollar devrait encore largement peser sur le marché pétrolier, selon Tom Bentz, de BNP Paribas, mais les analystes de JPMorgan soulignent que «le solide PIB de la Chine et une forte demande pour le brut suggèrent qu'il y a plus de soutien au marché pétrolier» que le seul dollar.