Le géant minier anglo-australien BHP Billiton abandonnera son projet controversé de rachat du canadien Potash Corp, plus grand producteur de potasse du monde, si «la plus value pour les actionnaires n'est pas démontrée», a affirmé jeudi à Londres son président Jac Nasser.

S'adressant à l'Assemblée générale des actionnaires, M. Nasser a ainsi laissé entendre que son groupe ne se livrerait pas à de surenchère dans son OPA hostile sur Potash d'un montant de 38,6 milliards de dollars.

Les activités de Potash «sont de premier ordre, d'un coût bas et susceptibles de grossir», et leur acquisition permettrait à BHP «de se diversifier, à la fois géographiquement et dans ses activités», a assuré M. Nasser.

«Cela étant dit, les principes qui nous guident pour toute acquisition est la création de valeur pour nos actionnaires et le maintien d'une solide note A sur notre dette» par les agences de notation, a-t-il dit.

«Si la plus value pour nos actionnaires n'est pas démontrée, nous ne procéderons pas à cette acquisition», a poursuivi M. Nasser.

Cette déclaration intervient alors que la pression monte au Canada pour que le gouvernement fédéral rejette l'offre d'achat hostile de BHP sur Potash.

Le gouvernement de la Saskatchewan, province de l'Ouest qui fournit de 25% à 30% de la production mondiale de ce composant largement utilisé dans la fabrication d'engrais, est opposé à cette OPA et a demandé à Ottawa de la bloquer.

Selon le Wall Street Journal, les autorités de Saskatchewan souhaitait que le groupe minier propose 3 milliards de dollars canadiens de compensation pour des recettes perdues.

Durant l'Assemblée générale, M. Nasser a par ailleurs souligné que la demande mondiale en matières premières était en hausse à l'échelle mondiale, mais qu'un «arrêt de la reprise économique reste possible».

BHP Billiton a annoncé mercredi une hausse de production pour la majorité de ses matières premières au troisième trimestre, avec des records pour les hydrocarbures.