Le milieu montréalais des affaires en a marre du statu quo et veut convaincre les Québécois d'accepter de changer un peu. Premier défi: le dossier controversé du gaz de schiste.

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«On jalouse l'Alberta depuis 50 ans. On n'était pas prêt psychologiquement et au niveau réglementaire à accueillir le gaz de schiste», dit Marcel Côté, associé fondateur de SECOR, qui a dévoilé hier un rapport de réflexion sur le Québec en partenariat avec la chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Le rapport suggère au gouvernement du Québec d'apporter plusieurs changements importants comme diminuer la dette et laisser davantage de place au privé en santé. Mais son constat le plus urgent: convaincre les Québécois d'accepter le changement. «Il faut arrêter d'avoir peur. Nous sommes une société effrayée par le changement», dit Michel Leblanc, président et chef de la direction de la chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui qualifie son rapport de «constat lucide» en ajoutant qu'il «n'y a qu'au Québec où être lucide est un défaut».

La chambre de commerce du Montréal métropolitain et SECOR demandent au gouvernement Charest de maintenir les investissements en éducation à 7,5% du PIB québécois, de mieux intégrer les immigrants sur le marché du travail, d'abaisser la dette publique, de repenser le rôle de l'État pour faire place davantage au privé et de se doter d'une politique de développement durable en matière d'énergie.

Selon la chambre de commerce, le gouvernement peut réaliser ces objectifs sans hausser les impôts ni réduire ses dépenses. «Nous devons réduire la croissance des dépenses, dit le président Michel Leblanc. En raison de la reprise de l'économie, on peut s'attendre à ce que les revenus de l'État augmentent. L'État a créé un programme de dépenses temporaire durant la récession. Ce programme doit rester temporaire.»

«Ça prend une nouvelle Révolution tranquille, dit Marcel Côté, de SECOR. Il y a un problème d'attitude au Québec. Si on ne croit pas au succès et qu'on jalouse ceux qui en ont, on n'aura pas de succès. Il faut arrêter d'être défensif. On peut changer une société en faisant un coup d'État ou une révolution, ou plutôt en travaillant sur les mentalités.»

Le premier dossier sur lequel la Chambre de commerce compte «travailler sur les mentalités»est celui de l'exploitation des gaz de schiste au Québec.