C'est loin d'être un rassemblement aussi grand que celui du Rotary International qui s'est tenu cet été, mais le Congrès mondial de l'énergie qui s'ouvre officiellement aujourd'hui est certainement le rendez-vous le plus important de l'année à Montréal.

D'abord à cause de son thème, l'énergie sous toutes ses formes, qui est une préoccupation croissante dans tous les pays du monde. Ensuite, à cause de la qualité et la diversité des participants, qui viennent des entreprises, des gouvernements et des universités des quatre points cardinaux.

Pierrette Sinclair, avocate spécialisée en énergie chez Borden Ladner Gervais à Montréal, est prête depuis longtemps pour son intervention de jeudi, 13h15, sur l'utilisation de l'eau pour la production d'énergie. «C'est un événement majeur et le fait qu'il se tienne à Montréal le rend encore plus intéressant», souligne celle qui est une des rares conférencières du Canada (et une des rares femmes) à participer au congrès.

La mission du Conseil mondial de l'énergie est de promouvoir l'approvisionnement et l'utilisation durable de l'énergie pour le plus grand bénéfice de tous. L'organisation se réunit en congrès tous les trois ans et Montréal en a déjà été l'hôte une première fois, en 1989.

Les vedettes du congrès de cette année sont évidemment des poids lourds de l'industrie: le président-directeur général de la Saudi Arabian Oil Company, Khalid Al-Falih, et le président de la Société d'État des réseaux électriques de Chine, Liu Zhenya, y prononceront des conférences fort attendues.

Mais le gros du travail des participants se fera en plus petits groupes, dans les ateliers sur des enjeux plus précis. Le président du Congrès mondial de l'énergie, Pierre Gabonneix, en a établi quatre: la sécurité de l'approvisionnement en énergie, l'accessibilité à l'énergie pour tous les pays les plus pauvres, l'impact de la consommation énergétique sur l'environnement et les politiques nécessaires pour assurer le développement durable du secteur de l'énergie.

Réseautage intensif

Le sérieux de ces discussions n'empêchera pas les participants de se livrer à une intense activité de réseautage et de relations publiques dans leurs temps libres. Par exemple, les entreprises canadiennes de l'industrie des sables bitumineux ont invité les participants à une soirée à bar ouvert pour mieux faire connaître leurs activités de plus en plus controversées.

Des rencontres parallèles sont aussi au programme pour mettre à profit la présence de plusieurs grands acteurs de l'industrie au même endroit. Le Financial Times de Londres en profite par exemple pour tenir son réputé forum qui permet de poser des questions directement à des leaders de l'industrie.

À cause de son envergure, le Congrès mondial de l'énergie n'est pas le genre d'organisation qui peut proposer des solutions aux problèmes concrets du monde moderne. Il ne faut pas s'attendre à des prises de position sur les débats qui font la manchette ces temps-ci, comme l'exploitation des gaz de schiste ou l'exploitation pétrolière en eau profonde.

Plus vraisemblablement, le forum de Montréal se terminera par une déclaration commune des participants sur les pistes à explorer d'ici à leur prochaine rencontre, en Corée du Sud, en 2013.

La dernière fois, à Rome en 2007, André Caillé, alors président du Congrès mondial de l'énergie, s'était dit confiant que le monde réussirait à doubler l'offre d'énergie d'ici à 2050 sans augmenter considérablement les émissions de GES.

Le Conseil mondial de l'énergie

- Fondé en 1923

- Établi à Londres

- Se réunit en congrès tous les trois ans

- 3500 participants à Montréal

- 100 pays représentés

- Dernier congrès: Rome 2007

- Prochain congrès: Daegu (Corée du Sud) 2013