Vos bijoux en or contiennent peut-être 50% ou 75% de métal précieux. Ou peut-être pratiquement aucun.

Comment vérifie-t-on la pureté d'un bijou en or? Petite visite chez Birks Échange d'or, au centre-ville de Montréal.

Le coeur de l'entreprise est une minuscule pièce à peine plus grande qu'un placard, dans l'entrepôt (sévèrement gardé) accolé à l'opulent magasin Birks. Il est meublé d'un petit bureau, où sont posés un ordinateur et une balance électronique. C'est ici qu'Arto Oundjian et Marilena Caecci, chacun à leur tour, reçoivent les trésors envoyés par leurs clients.

Arto Oundjian saisit une de ces enveloppes de carton dans un casier mural. Il en retire un sachet de plastique, qu'il ouvre sous l'oeil d'une caméra fixée au mur. Toute l'opération est enregistrée sur l'ordinateur, dans un dossier au nom du client. On aura ainsi la preuve du contenu du sachet en plastique dans lequel le client a glissé ses précieux objets - ou perçus tels.

Le joaillier en extrait un bracelet en or. Il le frotte sur un petit bloc à poncer, où le bijou laisse une fine trace métallique. D'une petite fiole de plastique, il verse une goutte sur la trace d'or. Si elle n'est pas dissoute par cet acide identifié 18 carats, c'est que l'or est de même pureté. Sinon, le spécialiste répétera l'opération avec l'acide 14 carats, puis 12 carats. Il peut également vérifier la conductivité, avec un petit appareil qui affiche le nombre de carats, mais ce test est légèrement moins fiable. «Quelquefois, pour être très sûr, on fait les deux», dit-il.

Pourtant, les bijoux en or sont souvent poinçonnés d'une marque indiquant leur pureté en carats. «La marque est parfois fausse», explique M. Oundjian, surtout sur les bijoux achetés en voyage par des touristes qui pensent réaliser une bonne affaire. «Une cliente nous a envoyé un gros collier de 90 g, en or 18 carats, fait en Italie, poursuit-il. Mais c'était un faux. Elle a été très déçue.»

D'autres tenteront de rentabiliser le moindre bibelot - vase avec une inscription à l'encre dorée, bouteille de liquide où flottaient des flocons d'or, narre Marilena Caecci. «On nous a déjà envoyé une dent obturée avec un petit filament d'or», ajoute Arto Oundjian, hilare. Tous ces objets ont été renvoyés à leur propriétaire.

Car il faut une proportion minimale d'or pour que les opérations d'affinage soient rentables. C'est pourquoi les recycleurs refusent les bijoux plaqués et n'acceptent pas d'alliage inférieur à 8 ou 9 carats.

Depuis le lancement de Birks Échange d'or, en novembre 2009, environ 2000 clients leur ont confié leurs trésors, pour un remboursement moyen de 350 à 400$. «C'est un secret assez bien gardé», soutient Jeanne Gilbert, directrice Internet. «On ne fait pas de publicité télé. C'est une petite opération.»