Les prix du pétrole ont aligné une troisième séance d'affilée de hausse mercredi à New York, stimulés par le recul des stocks d'essence aux Etats-Unis, particulièrement surveillés en période estivale.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 77,67 dollars, en progression de 73 cents par rapport à la veille.

Il est monté en séance à 78,13 dollars, son plus haut niveau depuis le 10 mai.

A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer de la mer du Nord à échéance août, nouveau contrat de référence a gagné 1,14 dollar à 78,14 dollars.

En baisse en début de séance, les cours sont repartis à la hausse peu après la diffusion des statistiques hebdomadaires du département américain de l'Energie sur les réserves pétrolières du pays.

Elles ont montré une progression surprise des stocks de brut la semaine dernière (+1,7 million de barils), une surprise pour les analystes qui s'attendaient en moyenne à une baisse de 1,3 million de barils.

Mais cette hausse de l'offre de brut a été reléguée au second plan par un recul des stocks d'essence (-600 000 barils), quand le marché s'attendait à une stagnation.

«Cela a fait monter les prix des produits pétroliers (dont l'essence, ndlr) et cela tire le brut vers le haut», a observé Jason Schenker, de Prestige Economics. «On est dans la saison des déplacements en voiture, c'est pour cela que cette baisse des stocks a fait monter les prix. En plus, les cadences des raffineries ont baissé, il pourrait donc y avoir des inquiétudes quant à l'offre future de produits pétroliers».

Les stocks de carburants restent cependant supérieurs de 6,5% à ceux de l'an dernier, toujours au-dessus de la limite haute de la fourchette moyenne.

Mais leur évolution est très surveillée alors que s'ouvre la saison des grands déplacements estivaux en voiture aux Etats-Unis, traditionnellement synonyme de demande soutenue. Le pic de cette période est habituellement observé autour de la Fête nationale du 4 juillet.

Quant aux stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), ils ont augmenté plus que prévu (+1,8 million de barils).

Autre nouvelle encourageante pour la consommation d'énergie aux Etats-Unis, la production industrielle y a progressé pour le troisième mois d'affilée en mai, de 1,2%, soit bien plus qu'attendu.

En début de séance, les prix avaient pâti de nouvelles inquiétudes quant à la situation budgétaire des pays de la zone euro, alors qu'enflent les rumeurs indiquant que l'Espagne pourrait faire appel au plan européen d'aide financière.

«Le marché pétrolier, selon nous, a commencé à se montrer moins sensible aux craintes de propagation des problèmes de dette, qui ont dominé l'évolution des cours au deuxième trimestre», ont estimé les analystes de Barclays Capital.

Le prix du baril avait chuté à New York de plus de 85 dollars à moins de 70 dollars au cours du mois de mai.