La toute jeune soeur africaine de Barrick Gold (T.ABX), très justement nommée African Barrick Gold (ABG), a fait son entrée en Bourse le 19 mars. Bâtie sur de très solides fondations en termes financiers et opérationnels, et pouvant compter sur d'intéressantes perspectives de croissance, ABG est un nouveau véhicule attrayant pour être exposé à l'or, selon l'analyste Nick Chalmers, de Canaccord Genuity.

Barrick Gold a créé ABG en février dernier, possiblement parce qu'elle estimait que ses actifs africains n'obtenaient pas leur pleine valeur dans le portefeuille global de la société, note M. Chalmers. Barrick a conservé 74% des actions et distribué le reste par l'entremise d'un appel public à l'épargne.

ABG exploite quatre mines en Tanzanie et compte sur plusieurs propriétés d'exploration à proximité. Elle mise sur des réserves et ressources qui totalisent 26 millions d'onces. Sa production de 716 millions d'onces en 2009 fait de la nouvelle société un des cinq plus grands acteurs d'Afrique et le plus important producteur d'or coté à Londres. Elle dispose d'environ 300 millions US en argent.

Nick Chalmers prévoit une hausse de la production de 13% en 2010, en même temps qu'une réduction des coûts de 8%.

ABG entend dépasser le seuil de production annuelle d'un million d'onces en 2014 par l'entremise d'une croissance organique et d'occasions d'acquisitions ou de consolidation.

Nick Chalmers commence sa couverture d'ABG avec une recommandation d'achat et une cible à 7,20 livres sterling (£). Le titre d'ABG s'échangeait hier à 6,05 livres à la clôture.

Analystes divisés

Mais tous les analystes ne partagent pas l'enthousiasme de M. Chalmers. Des sept autres analystes sondés par Bloomberg, trois suggèrent d'acheter, deux suggèrent de vendre, tandis que deux suggèrent de conserver le titre.

David Haughton et Andrew Breichmanas, de BMO Marchés des capitaux, sont du dernier groupe, même s'ils semblent relativement encouragés par les perspectives d'ABG. Ils soulignent les forces de ses finances et de son équipe de gestion (des anciens de Barrick Gold), de même qu'un mandat clair de croissance. Tout cela offre un potentiel de hausse.

Mais leurs prévisions de croissance de production de 2009 à 2012 se limitent à 30%, une progression somme toute modeste par rapport aux autres producteurs de même envergure. Ils notent aussi que les coûts de production d'ABG sont 10% plus élevés que ses pairs, pour l'instant du moins.

Les analystes de BMO utilisent une cible de 6,75 £ et parlent d'une «valeur raisonnable» d'ABG en comparaison avec ses pairs. Mais ils soutiennent que son évaluation pourrait être plus forte si ABG, avec tous les atouts qu'elle possède déjà, se dotait d'un plan encore plus clair.