Les prix du pétrole ont grimpé à leur plus haut niveau depuis un an et demi lundi à New York, le baril gagnant 1,75 dollar à 86,62 dollars en clôture après avoir frôlé les 87 dollars, dans un marché plus optimiste tablant sur une demande accrue aux États-Unis.

Vers 9h05, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mai s'échangeait déjà à 85,79 dollars, en hausse de 92 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Il a touché dans les tout premiers échanges de la séance 85,97 dollars, son plus haut niveau depuis le 9 octobre 2008.

Le marché était fermé vendredi en raison du Vendredi Saint, et les opérateurs n'avaient donc pas eu l'occasion de réagir aux statistiques mensuelles de l'emploi aux États-Unis le jour de leur diffusion.

Elles ont révélé que l'économie du premier pays consommateur d'or noir avait créé 162 000 emplois nets en mars, un chiffre qu'elle n'avait pas connu depuis trois ans.

Même s'ils sont un peu moins bons qu'attendu par les économistes, «les chiffres de l'emploi ont été bien reçus par le marché», a observé John Kilduff, de Round Earth Capital. «Une amélioration du marché de l'emploi signifie une amélioration de la demande d'essence, c'est ce qui soutient les prix», a-t-il expliqué.

La demande d'énergie, qui vient de subir deux années de forte baisse, peine à rebondir aux États-Unis, comme dans la plupart des pays développés, malgré la reprise économique.

Les cours ont reçu un nouveau coup de pouce avec un autre indicateur américain, diffusé lui lundi: l'indice ISM services est monté plus que prévu, à 55,4, reflétant une accélération de l'activité en mars.

Une reprise solide en marche?

Pour Mike Fitzpatrick, de MF Global, vu les attentes élevées de certains analystes, «il était surprenant de voir les prix du pétrole bondir en réaction à l'annonce de la création de seulement 162 000 emplois: les postes ont été ajoutés après les chutes de neige du mois précédent et en raison des embauches pour le recensement».

«Il semble de plus en plus que les opérateurs du marché veulent des prix de plus en plus élevés, en se basant sur l'idée erronée qu'une reprise solide est en marche, même si les preuves pour la démontrer sont insuffisantes», a-t-il ajouté.