Le prix du baril de pétrole brut ne redescendra pas durablement sous les 60$, qui est le prix minimum pour permettre aux projets pétroliers les plus coûteux de se développer, a affirmé mardi Olivier Appert, président de l'Institut français du pétrole (IFP).

«Le pétrole a trouvé un plancher à 60$ par baril, qui est le seuil minimal pour assurer la rentabilité des projets pétroliers les plus coûteux», tels que la production de pétrole à partir d'huiles lourdes ou de sables bitumineux, a affirmé M. Appert, au cours d'une conférence de presse sur le «Panorama 2010 du marché pétrolier».

«Désormais, on peut considérer que le baril ne tombera pas durablement et significativement sous le seuil de 60$», a-t-il ajouté.

Le président de l'IFP a aussi jugé que les marges de production importantes dont disposent l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) allaient permettre de «stabiliser le marché pétrolier».

En raison du recul de la demande de pétrole dû à la crise économique, le cartel pétrolier disposera de capacités de production non utilisées dépassant les 6 millions de barils par jour (mbj) jusqu'en 2011, selon l'IFP.

En libérant des capacités de production, la crise économique a décalé de 4 ans la forte tension entre l'offre et la demande qui était attendue sur le marché pétrolier pour 2010-2012, selon M. Appert.

À moyen et long terme, l'institut estime que les ressources pétrolières seront «sous pression», avec des prix pouvant aller au-delà de 80 dollars le baril.

«Ce n'est pas la fin du pétrole mais c'est le début d'une ère de turbulences qu'il convient d'envisager avec sérieux», a estimé M. Appert.