Le géant américain de l'aluminium Alcoa a annoncé vendredi qu'il allait mettre les salariés de deux usines italiennes au chômage technique et y arrêter la production, n'ayant pas encore trouvé de solution avec le gouvernement pour réduire le prix de l'énergie.

«Même si des pas en avant ont été effectués, il n'a pas été possible de trouver une solution» lors d'une réunion de négociations avec le gouvernement et les syndicats qui s'est tenue dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué le groupe dans un communiqué publié en Italie.

«Aux prix actuels de l'électricité, les usines italiennes d'Alcoa perdent entre 5 et 8 millions d'euros par mois. Face à de telles pertes, le groupe ne peut continuer à opérer, en attendant de trouver une solution de long terme», a-t-il souligné.

Alcoa, qui avait accepté fin novembre de repousser la mise au chômage technique des salariés de ses deux usines d'aluminium primaire, «relancera lundi 11 janvier le processus», a-t-il ajouté.

Cette mesure concerne environ 600 salariés directs d'Alcoa de l'usine de Portovesme, en Sardaigne et 140 à Fusina, dans le nord-est du pays. Elle touchera également indirectement autour de 1000 salariés d'entreprises sous-traitantes.

Le laminoir de Fusina n'est en revanche pas concerné.

Face à la décision du groupe, des salariés ont bloqué des entrées de l'usine de Portovesme, selon l'agence italienne Ansa.

Alcoa avait annoncé la suspension de la production dans ces deux usines après une décision de Bruxelles du 19 novembre lui demandant de rembourser plusieurs centaines de millions d'euros de subventions touchées depuis 2006 sur les prix de l'électricité. Le groupe a fait appel contre cette sanction.

La fermeture à terme des deux sites n'est pas exclue mais Alcoa assure qu'il «continuera à explorer toutes les possibilités pour maintenir la production» et se réserve «dix jours» pour évaluer les propositions du gouvernement destinées à réduire le prix de l'énergie.

Le gouvernement a proposé au groupe américain une série de mesures permettant de faire baisser le prix de l'énergie autour de «30-32 mégawatts/heure», a indiqué une source gouvernementale, assurant que ces mesures ne devraient pas rencontrer d'opposition de la part de Bruxelles.