Un consortium mené par la Corée du Sud a remporté dimanche un contrat de 20,4 milliards de dollars pour la construction de quatre centrales nucléaires aux Émirats arabes unis, un pays du Golfe qui entend générer de l'électricité par l'énergie atomique dès 2017.

Dans un communiqué, l'Agence émiratie de l'énergie nucléaire Emirates Nuclear Energy Corporation (ENEC) annonce avoir «choisi le consortium conduit par (la compagnie sud-coréenne publique Korea Electric Power Corp) KEPCO pour la conception, la construction et l'assistance au fonctionnement de 4 centrales nucléaires civiles» de 1400 mégawatts chacune.

La valeur du contrat pour les quatre centrales nucléaires de troisième génération est de 75 milliards de dirhams (20,4 milliards de dollars), selon le texte.

Le consortium est le mieux placé pour «répondre aux exigences du gouvernement sur un partenariat pour l'ambitieux programme» nucléaire civil lancé par l'émirat d'Abou Dhabi, a déclaré le président d'ENEC, Khadoun Al-Moubarak, dont l'agence attend aussi «un transfert de technologie» de la part de la Corée du sud.

Une première centrale devrait commencer à générer de l'électricité en 2017, et les trois autres suivront trois ans plus tard, selon le communiqué.

À Séoul, le ministère sud-coréen du Savoir et de l'Économie a affirmé que la valeur totale du contrat était de 40 milliards de dollars. Outre les 20 milliards de dollars annoncés dimanche à Abou Dhabi, un deuxième contrat du même montant suivra pour opérer les quatre centrales, a-t-il ajouté.

Un responsable émirati, interrogé par l'AFP, a cependant affirmé qu'«un contrat portant sur le fonctionnement des quatre centrales nucléaires n'avait pas été encore attribué», en référence à la deuxième tranche de 20 milliards de dollars annoncé à Séoul.

Le consortium, retenu au terme d'une évaluation par une équipe de 75 experts des offres des différents soumissionnaires, comprend KEPCO et des sociétés sud-coréennes dont Samsung, Hyundai, Doosan Heavy Industries, mais aussi le groupe américain Westinghouse et le Japonais Toshiba.

Le consortium sud-coréen, qui regroupait à l'origine KEPCO, Samsung et Hyundai, était en compétition pour un contrat nucléaire de plus de 40 milliards de dollars, avec un consortium français et une alliance américano-japonaise formée de General Electric et Hitachi.

Dans son communiqué, l'ENEC indique que pour répondre à une future croissance de la demande en électricité, elle pourrait commander ultérieurement «des centrales nucléaires additionnelles».

«Tout en se félicitant du nouveau partenariat conclu avec le consortium conduit par KEPCO, des responsables d'ENEC ont indiqué que les discussions se poursuivaient avec les autres soumissionnaires quant à une possible coopération dans d'autres secteurs» que ceux couverts par le contrat conclu dimanche, indique laconiquement le communiqué.

Le contrat a été signé en présence du président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa Al-Nahyane, et de son homologue sud-coréen, Lee Myung-bak, en visite à Abou Dhabi, a indiqué l'agence officielle Wam.

«Nous nous engageons pleinement (...) à procurer de l'électricité aux Émirats en utilisant de l'énergie nucléaire sûre et pacifique», a déclaré le président de KEPCO, Kim Ssang-su, ajoutant que son consortium avait déjà «mobilisé une équipe qui peut commencer à travailler immédiatement».

Il a estimé à 60 ans la durée de vie de la première centrale nucléaire aux Émirats, dont la mise en activité est attendue en 2017. Cette centrale «sera opérationnelle jusqu'en 2077», a-t-il dit.