Les prix du pétrole ont encore pris plus d'un dollar à New York jeudi, dernière séance de la semaine, après avoir déjà progressé de deux dollars la veille, dopés par la chute des réserves pétrolières américaines la semaine dernière.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en février a terminé à 78,05 dollars, en hausse de 1,38 dollar par rapport à mercredi.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique s'est renchéri de 86 cents à 76,31 dollars.

À la veille de Noël, fête pour laquelle le marché pétrolier sera fermé, «le volume d'échanges est resté ridiculement faible», a observé Ellis Eckland, analyste indépendant.

Pour lui, les prix sont restés soutenus par l'annonce mercredi d'une chute d'une ampleur surprenante des réserves pétrolières la semaine dernière aux États-Unis, premier pays consommateur d'or noir dans le monde.

Elle atteint 4,9 millions de barils pour le brut, presque cinq fois plus qu'attendu, et 3,1 millions pour les produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), deux fois plus qu'anticipé.

En outre, les stocks d'essence ont connu une baisse inattendue, de 900 000 barils.

Le baril avait déjà bondi de plus de deux dollars mercredi en réaction à ces chiffres.

«La baisse totale (des réserves) est de 14,4 millions de barils, en plus d'un recul de 12 millions la semaine précédente», a souligné Ellis Eckland. «Cela représente une chute de 2 millions de barils par jour, juste aux États-Unis. C'est très significatif».

«Le temps s'est refroidi (aux États-Unis), il pourrait donc y avoir une nouvelle diminution des stocks la semaine prochaine. On commence à avoir une situation où le rapport entre offre et demande pourrait être en train de se resserrer rapidement», a-t-il ajouté.

Les réserves pétrolières américaines se situent ces derniers mois à des niveaux bien supérieurs à la normale. Cette offre abondante pèse sur les prix.

Selon l'analyste, les prix ont aussi été stimulés par la progression de Wall Street, dont les indices ont fini au plus haut depuis l'automne 2008. La Bourse est souvent considérée par les opérateurs du marché pétrolier comme un baromètre des perspectives économiques.

«On approche de la fin de l'année avec des prix du pétrole relativement forts», a noté Mike Fitzpatrick, de MF Global.

«Les prix restent coincés dans une fourchette» entre 70 et 80 dollars, a observé de son côté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. «Ils peuvent y rester pendant encore longtemps: d'un côté on a la croissance en Asie qui fait monter les prix, et de l'autre, on a de plus en plus de pétrole qui vient des membres de l'OPEP».

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a décidé cette semaine de laisser inchangés ses quotas de production, mais «la production réelle va continuer d'augmenter vu la hausse des prix: les membres de l'OPEP ont besoin de ces revenus», a avancé l'analyste.