Le maintien des quotas de production de l'Opep semblait acquis lundi, à la veille de sa réunion en Angola, la décision faisant déjà l'objet d'un «consensus» selon son secrétaire général.

«Il y a un consensus» au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour maintenir ses niveaux de production, les prix étant «très confortables», a affirmé lundi son secrétaire général Abdallah el Badri, à la veille de la première réunion du cartel en Angola.

Depuis plusieurs semaines déjà, ses ministres ont fait savoir qu'ils souhaitaient maintenir à 24,84 millions de barils par jour (mbj) le plafond de production de l'Opep, fixé à ce niveau depuis le 1er janvier dernier.

Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, en route pour l'Angola, a récemment fait savoir que «tout le monde était content» avec un baril à 75$.

Son homologue irakien, Hussein Chahristani, a affirmé dimanche à Luanda qu'un «prix entre 70$ et 80$ serait raisonnable pour les producteurs», car il permettra de maintenir les investissements pétroliers sans pour autant affecter l'économie mondiale.

La satisfaction de voir le baril à 75$, un niveau auquel les ministres n'auraient même pas osé aspirer un an plus tôt, quand les cours s'étaient effondrés à près de 30$, semblait ainsi largement l'emporter sur les craintes entourant la santé du marché.

«Si vous regardez les prix (ils sont) très confortables, mais si vous regardez l'offre et la demande, surtout les stocks (...), ils sont un peu élevés», a affirmé M. el Badri, ajoutant que l'Opep devait «les ramener à des niveaux raisonnables».

«La réunion de demain (mardi) est partie pour être un non-événement, tout comme la précédente, en septembre», jugeait ainsi Torbjorn Kjus, de la maison de courtage DBN Nor.

La question du respect des quotas de production pourrait néanmoins être abordée mardi, alors que la production réelle de l'Organisation s'est graduellement écartée de son plafond officiel.

L'Opep 11 (les 11 membres soumis à des quotas de production, excluant l'Irak) a pompé 26,8 mbj en décembre selon l'Agence internationale de l'Énergie.

L'excédent de production se chiffre ainsi à 1,8 mbj, soit l'équivalent de la production entière de la Libye, un pays de taille moyenne au sein du groupe.

La production totale du cartel (Irak inclus) atteint 29,1 mbj, le chiffre le plus élevé de l'année et elle est «supérieure d'1 mbj à son niveau de février», précise l'Agence.

«Je vais demander aux ministres de mieux respecter (leurs quotas), j'aimerais une meilleure discipline», a ainsi affirmé le secrétaire général, M. el Badri.

L'Angola, qui a rejoint l'Opep trois ans plus tôt et achève une année de présidence, accueille pour la première fois une réunion de l'Opep sur son sol.

Pour cette nouvelle puissance pétrolière, qui a ravi au Nigeria le rang du premier producteur africain, le sommet pétrolier est une occasion de marquer son retour sur la scène internationale, après 27 années de guerre civile et seulement sept années de paix.

Après l'Opep, l'Angola sera de nouveau sous les projecteurs avec la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), qui réunira les 16 meilleures équipes de football du continent du 10 au 31 janvier 2010.