Les ministres arabes de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) arrivés vendredi au Caire ont affirmé qu'ils ne souhaitaient pas toucher aux quotas de production de l'organisation, alors que les prix du baril évoluent près de 80 dollars.

«Pourquoi augmenterions-nous la production?», a déclaré Ali al-Nouaïmi, le puissant ministre saoudien du pétrole, chef de file de facto de l'OPEP.

«Nous avons encore le temps (jusqu'au 22 décembre), mais pour le moment, le prix est OK, entre 70 et 80 (dollars). Il est proche de la cible, que nous avions fixée à 75 dollars le baril», a-t-il déclaré à la presse en arrivant dans la capitale égyptienne, où il participera à une réunion de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) samedi.

Tombés à 32,40 dollars en décembre dernier en raison de la récession économique, les cours du baril de brut se sont depuis redressés. Ils évoluent actuellement entre 75 et 80 dollars le baril.

Bien qu'il ait jugé pour sa part «trop bas» ce niveau de cours, le ministre algérien du Pétrole, Chakib Khelil, a lui aussi estimé qu'il n'était pas nécessaire de modifier les quotas de production de l'organisation.

«Nous n'allons probablement pas changer la production», a-t-il dit.

L'Organisation réexaminera ses niveaux de production à Luanda, en Angola, le 22 décembre. Ils sont fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis le 1er janvier 2009. Pour faire face à une brutale contraction de la demande mondiale, l'OPEP s'était engagée en décembre 2008 à réduire drastiquement sa production, retirant 4,2 mbj du marché.

«Nous ne devrions pas toucher à quoi que ce soit», a également affirmé en arrivant au Caire le chef de la compagnie libyenne de pétrole, Chokri Ghanem.

Le ministre qatari Abdallah al-Attiyah s'est également déclaré en faveur d'un maintien des quotas de production, jugeant le marché «très équilibré».

Interrogé sur le niveau très élevé des stocks pétroliers aux États-Unis, le ministre a reconnu qu'ils «étaient à leur niveau le plus élevé de l'Histoire», mais que les États-Unis «avaient le droit» d'avoir de telles réserves.

Le niveau des stocks pétroliers n'a pas empêché le redressement des cours du brut, et il semble moins inquiéter les ministres du Pétrole que par le passé.

«La demande pétrolière arrive de Chine et d'Inde. Mais je crois que la demande américaine est importante car, si les États-Unis ne se rétablissent pas, alors nous aurons un problème de demande pétrolière», a néanmoins noté le ministre algérien, M. Khelil.

La demande américaine n'a pas redécollé par rapport à ses niveaux de crise de l'an dernier.

«S'il n'y a pas de reprise, on verra la situation s'inverser», pour ce qui est des cours du pétrole, s'est alarmé M. Khelil.