Ça fait très longtemps qu'on avait vu ça. La chute brutale du prix du gaz naturel fait en sorte que le gaz est actuellement moins cher que l'électricité pour chauffer une maison. Mais les clients de Gaz Métro doivent quand même s'attendre à une augmentation de leur facture à compter du 1er octobre.

Gaz Métro réclame une hausse moyenne de 9,21% pour acheminer le gaz naturel chez ses clients au cours de la prochaine année. La baisse du prix du gaz naturel vient toutefois atténuer cette augmentation, si bien que la hausse serait limitée à 2% pour les clients résidentiels, soit 20$ par année. Les clients commerciaux et industriels auront droit à une baisse de 3,9%, si la Régie de l'énergie accepte la requête de Gaz Métro.

Depuis un an, le prix du gaz naturel a baissé de 46% et il est actuellement à son plus bas niveau en sept ans. L'exploitation de nouveaux gisements de gaz de schiste aux États-Unis, qui a augmenté l'offre, et la récession, qui a fait fondre la demande de gaz, expliquent l'effondrement du prix du gaz naturel.

Gaz Métro a amélioré sa position concurrentielle vis-à-vis de l'électricité et du mazout, mais la récession a fait baisser ses ventes au Québec, a fait savoir son vice-président exécutif et chef des finances, Pierre Despars.

La baisse de volume a été de 1,9% pour les clients à petit débit et de 17% pour les plus gros consommateurs, a-t-il précisé.

L'augmentation des tarifs de 9,21% est nécessaire à cause cette baisse de volume, mais surtout en raison de l'augmentation des dépenses d'exploitation, a précisé Pierre Despars. Gaz Métro doit investir dans l'entretien de son réseau vieillissant et renflouer sa caisse de retraite, dont le déficit atteint 72 millions.

Gaz Métro se présente aussi devant la Régie avec une demande spéciale. L'entreprise veut faire modifier la formule utilisée pour calculer son taux de rendement autorisé. La formule actuelle génère des distorsions et est de plus en plus contestée, selon le responsable des finances.

Le calcul proposé améliorerait sensiblement la rentabilité de l'entreprise. Par exemple, le taux de rendement autorisé, qui était de 8,76% l'an dernier, passerait à 11,2%. L'amélioration du taux de rendement aurait nécessairement un effet à la hausse sur les tarifs, a reconnu Pierre Despars.

C'est la troisième fois que Gaz Métro se présente devant la Régie avec sa demande de changer la formule de calcul de son taux de rendement. Cette fois-ci pourrait bien être la bonne parce qu'au début de 2009, l'Office national de l'énergie a accepté une demande du même genre provenant de Trans-Québec et Maritimes (TQM), qui exploite un réseau de pipelines long de 572 kilomètres.

TQM appartient à 50% à Gaz Métro, l'autre propriétaire étant TransCanada Corporation.

Gaz Métro rapporte des revenus de 196,3 millions, en hausse de 3,5 millions, après les neufs premiers mois de son exercice. Les profits ont augmenté de 0,7 million, à 5,5 millions.

La part de la société en commandite Gaz Métro a fini la journée à 15,50$ hier à la Bourse de Toronto, en hausse de 19 cents. Depuis un an, la valeur du titre a varié entre 10,63$ et 16,10$.