Les prix du pétrole ont fini en hausse mercredi, grâce au soutien des marchés boursiers, mais défavorisés par des stocks de brut bien plus élevés qu'attendu aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre a fini à 70,16$, en progression de 71 cents par rapport à son cours de clôture de mardi.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance a gagné 43 cents à 72,89$.

«Le pétrole est moins performant (que les autres marchés) au regard du contexte macroéconomique général, et cela est dû au niveau des stocks américains», a expliqué Ellis Eckland, courtier indépendant.

Le baril de référence est monté en séance jusqu'à plus de 71$ (71,13$) avant que sa hausse, alimentée par la nette progression des indices à Wall Street, ne soit limitée par le rapport hebdomadaire du département à l'Énergie américain sur l'état des stocks aux États-Unis.

«Retour à l'augmentation alors que la demande pour les principaux produits pétroliers touche un nouveau plus bas cette année», a observé Hussein Allidina, de Morgan Stanley.

Les réserves de brut ont augmenté de 2,5 millions de barils la semaine passée aux États-Unis, soit plus du triple des estimations des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires (+700 000 barils).

Les stocks de produits distillés ont eux aussi progressé, de 800 000 barils, tandis que le recul des stocks d'essence a été un peu inférieur aux attentes, en baisse d'un million de barils contre 1,3 million prévus.

Le marché du pétrole a toutefois profité de l'enthousiasme qui permettait à Wall Street de prendre largement plus de 1% dans la deuxième partie de séance, mais aussi de la faiblesse du dollar.

La monnaie américaine s'est repliée mercredi, au moins jusqu'à la fin de la réunion de la banque centrale américaine, dont le communiqué a permis temporairement au dollar de limiter ses pertes.

La Fed, qui a maintenu son taux et jugé que l'activité économique semblait être «en train de se stabiliser», a annoncé qu'elle allait prolonger la durée de son programme de rachats de bons du Trésor.

Si cette politique d'assouplissement monétaire devait avoir un impact sur le marché du pétrole, il serait plutôt positif, poussant les investisseurs à acheter des matières premières pour se protéger d'une éventuelle inflation qui en découlerait, a estimé Ellis Eckland.

Le marché a par ailleurs dû digérer le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans lequel elle estime que la demande mondiale d'or noir devrait être un peu plus élevée que prévu en 2009, en raison d'un regain de consommation en Asie.

Mais elle devrait toutefois reculer de 2,7% par rapport à l'an dernier, selon les estimations de l'AIE.

Cet élément, encourageant pour la consommation, est fortement tempéré par l'anticipation d'une hausse de production. La production devrait ainsi s'établir à 51 mbj en 2009 pour les pays non membres de l'Opep, une prévision en hausse de 160 000 bj par rapport au dernier rapport.

Le rapport note également un relâchement des efforts de l'Opep, qui produit 26,12 mbj, soit 5% de plus que sa cible officielle (24,84 mbj).