Le géant minier anglo-australien BHP Billiton a fait état mercredi d'une chute de ses bénéfices sur son exercice achevé fin juin, reflétant la baisse de sa production et des cours des matières premières, et de lourdes charges comptables, mais a dit que la demande s'améliorait dans certains pays.

BHP a dégagé un bénéfice net part du groupe de 5,877 milliards de dollars sur l'exercice 2008/2009, en baisse de 62%, a-t-il précisé dans un communiqué.

Cette chute s'explique par une baisse de 16% du chiffre d'affaires du groupe, à 50,2 milliards de dollars, reflétant les baisses de production mises en place par BHP face à la récession de l'économie mondiale, et la chute des cours des matières premières qu'il extrait.

De plus, le groupe a essuyé d'importantes charges comptables, pour un total de 6,05 milliards, liées en grande partie à l'arrêt d'une mine de nickel en Australie, des frais de restructuration, et des dépenses liées au projet avorté de fusion avec le groupe concurrent Rio Tinto, auquel BHP avait renoncé à l'automne dernier.

Si l'on exclut les charges exceptionnelles, le bénéfice net annuel ressort en baisse de 30% à 10,7 milliards de dollars.

Concernant ses perspectives, le groupe a dit constater des signes d'amélioration de la demande, tout en restant prudent en raison des nombreuses incertitudes pesant sur le rythme et l'ampleur du redémarrage de ses principaux marchés.

«Si la demande dans les pays développés reste limitée, l'horizon s'est éclairé dans certains pays émergents», en particulier en Chine et en Inde, a-t-il relevé.

De plus, «après une forte fonte des stock, on voit apparaître des preuves d'une amélioration de la demande en Amérique du Nord, en Europe et au Japon», a indiqué le groupe anglo-australien, même s'il est encore trop tôt pour dire s'il s'agit uniquement d'un mouvement de reconstitution des stocks, ou d'une relance de la demande réelle.

Le groupe a par ailleurs affirmé ne pas souffrir des tensions entre la Chine et l'Australie, alimentées par l'arrestation pour espionnage d'employés de son compatriote et rival Rio Tinto.

Le patron de BHP Billiton, Marius Kloppers, a indiqué qu'aucun employé de son groupe n'avait été interrogé par les autorités chinoises suite à cette affaire, et a repoussé les craintes que la Chine ne se cherche à se détourner de la production de minerai de fer australienne.

«Nous continuons à travailler normalement», et «nous vendons chaque gramme de minerai de fer que nous produisons», a-t-il assuré.

À la Bourse de Londres, l'action BHP Billiton a terminé la séance en hausse de 1,80% à 1.555 pence, dans un marché en progression de 0,97%.