Les prix du pétrole ont abandonné près de 6% mercredi à New York, dans un marché désagréablement surpris par la forte progression des réserves de brut aux Etats-Unis, qui a rappelé la faiblesse de la demande.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre a terminé à 63,35 dollars, soit une chute de 3,88 dollars par rapport à son cours de clôture de mardi.

«Une forte progression au lieu d'une petite diminution, c'est clairement négatif», a constaté Hussein Allidina, de Morgan Stanley Research, en commentant l'évolution hebdomadaire des réserves américaines de brut.

Le pétrole, déjà sous pression depuis l'ouverture, a vu ses pertes s'accélérer après la publication du rapport hebdomadaire du département américain à l'Energie (DoE) qui a pris les investisseurs au dépourvu.

Les stocks de pétrole brut se sont très largement reconstitués la semaine passée aux Etats-Unis, progressant de 5,1 millions de barils, alors que les analystes tablaient sur une baisse de 1,2 million de barils.

«Cette progression est significative. Pour l'API (l'association américaine des industriels du pétrole, ndlr), c'est même la deuxième d'affilée», a noté John Kilduff, de MF Global.

Après sept semaines de recul consécutives, un retour à une tendance à la reconstitution des stocks, comme observé au printemps, «serait un obstacle à tout gain supplémentaire» des cours, a estimé M. Kilduff.

Les chiffres du DoE ont par ailleurs mis en évidence la faiblesse de la consommation des Américains, avec une baisse de 4,1% sur les quatre dernières semaines par rapport à la même période l'an passé.

De plus, «le dollar revient un peu et la lecture décevante des chiffres du moral des consommateurs d'hier font leur chemin dans le sentiment du marché», poussant les intervenants à prendre des bénéfices après une dizaine de jours de hausse importante, a indiqué M. Kilduff.