Les stocks de brut ont repris leur décrue la semaine passée aux États-Unis après une reconstitution surprise une semaine plus tôt, tout comme ceux de l'essence et des produits distillés, selon les chiffres publiés mercredi par le département américain à l'Énergie (DoE).

Les réserves de brut ont repris le chemin de la baisse, reculant de façon bien plus importante qu'attendu, de 4,4 millions de barils au cours de la semaine achevée le 5 juin, à 361,6 millions de barils. Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient sur une baisse de seulement 700 000 barils.

Ces stocks restent supérieurs de 19,9% à leur niveau de l'an dernier et «au-dessus de la limite haute de la fourchette moyenne» pour cette période de l'année, a précisé le DoE.

Cette publication a fourni un nouvel élan aux cours du pétrole, le prix du baril de référence repassant largement au-dessus des 71 dollars après avoir perdu de son avance peu avant.

Les stocks d'essence ont de leur côté reculé de 1,6 million de barils, deux fois plus qu'attendu par les analystes, à 201,6 millions de barils.

Ils sont désormais inférieurs de 2,9% à leur niveau un an plus tôt, et se maintiennent sous la limite basse de leur niveau moyen pour ce moment de l'année.

Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) se sont eux aussi repliés, de 300 000 barils à 149,7 millions de barils. Ce chiffre est contraire aux attentes: les analystes prévoyaient une progression de 1,5 million de barils. Les réserves de produits distillés, toujours au dessus de la limite haute des dernières années, sont 31,4% plus fournies que l'an dernier.

Côté demande, sur les quatre dernières semaines, les Américains ont consommé en moyenne 18,3 millions de barils par jour (mb/j) de produits pétroliers, soit une baisse de 6,9% comparé à un an plus tôt.

La consommation d'essence a augmenté, passant en hausse de 0,4% par rapport à l'an dernier. Par contre, la consommation de produits distillés était encore en chute de 8,4%.

Les raffineries américaines ont un peu ralenti leur cadence, fonctionnant à 85,9% de leurs capacités contre 86,3% la semaine précédente.

Vers 10h50, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet valait 71,23$, en hausse de 1,22$ par rapport à son cours de clôture de mardi. Il avait ouvert en hausse de 1$.

Le baril à 85$?

Le patron du géant public Gazprom, Alexeï Miller, prédit une remontée du baril de pétrole à 85$ le baril à la fin de l'année, selon le texte d'un discours diffusé mercredi par son groupe.

«Il y a suffisamment de raisons objectives pour que le prix du pétrole monte à 85$ par baril d'ici la fin de 2009», a-t-il dit dans un discours prononcé  à Porto Cervo (Italie).

«Lorsqu'on voit que les cours du pétrole ces dernières semaines ont terminé à environ 70$, il ne s'agit pas d'une correction technique ou d'une fluctuation accidentelle mais d'un retour à une tendance d'avant-crise. Aujourd'hui, nous voyons que le marché reflète les variations des évolutions économiques», a-t-il souligné.

Selon lui, la récente hausse reflète l'évaluation du marché face à la baisse de production dans les gisements existants (7% par an) et des réserves d'hyrdrocarbures, ainsi que la chute des investissements dans le secteur suite à la crise.

«La tendance que nous voyons est acceptable pour les consommateurs», a-t-il jugé.