Les prix du pétrole ont de nouveau fortement progressé lundi à New York, le baril pour livraison en juillet terminant largement au dessus des 68 dollars, au plus haut depuis sept mois dans un marché dopé par les espoirs de reprise de l'économie et la faiblesse du dollar.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 68,58$, en hausse de 2,27$ par rapport à son cours de clôture de vendredi.

Le baril est monté jusqu'à 68,68$ un peu avant la clôture du marché à New York, soutenu par la solide hausse affichée à Wall Street en début d'après-midi.

A Londres, sur l'InterContinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a progressé de 2,45$ à 67,97$, après être monté jusqu'à 68,03$.

«C'est lié en grande partie à la faiblesse du dollar», a expliqué Antoine Halff, de Newedge Group.

«La hausse n'est pas propre au secteur pétrolier, elle affecte l'ensemble des matières premières. Les fonds d'investissement en particulier investissent dans les matières premières comme protection face à la situation du dollar ou pour gérer les craintes d'inflation», a ajouté l'analyste.

Les injections massives de liquidités dans l'économie américaine et le poids de la dette contractée par les États-Unis pesaient depuis plusieurs jours sur le dollar, qui valait environ 1,42$ pour un euro lundi.

De plus, le marché était aidé par «des signes forts de reprise de l'économie» mondiale, a noté Phil Flynn, d'Alaron Trading.

Lundi matin, des indices montrant que la production manufacturière chinoise continuait de croître sont venus soutenir les achats de pétrole. Et les investisseurs ont réagi positivement après la publication de l'indice ISM de l'activité industrielle aux États-Unis, qui a continué de se contracter en mai, mais plus lentement qu'en avril.

Par ailleurs, les prix ont aussi bénéficié de «l'annonce selon laquelle la Chine avait approuvé la deuxième phase d'un programme visant à constituer des réserves pétrolières d'État cette année, après avoir accumulé une première série de réserves», selon les analystes de Barclays Capital.

«Il y a un préjugé haussier sur le marché (...) mais si un chiffre publié est en contraste, on peut s'attendre à une correction», a tempéré Antoine Halff.

«Les investisseurs ont décidé de porter un regard positif même sur la plus mauvaise information, en commençant par les chiffres du PIB (publiés vendredi)», approuvait de son côté John Kilduff, de MF Global.

Au chapitre des facteurs soutenant les cours du brut, la situation au Nigeria, premier producteur de brut africain, continuait d'être surveillée.

Les forces armées nigérianes ont annoncé dimanche avoir détruit un camp des rebelles dans l'État de Rivers (Sud), dans le cadre de leurs opérations visant à mettre un terme aux violences et prises d'otages de la région du delta du Niger, riche en pétrole.

M. Flynn a relevé aussi que le marché s'inquiétait du manque d'investissements dans les capacités de production pétrolière.