Le géant allemand de l'acier, ThyssenKrupp, aussi connu pour ses ascenseurs, va supprimer plus de 3000 emplois en réponse à la chute de la demande, selon les médias locaux.

ThyssenKrupp deviendrait ainsi le premier grand groupe industriel allemand à lancer un vaste plan social touchant les salariés permanents depuis le début de la crise. Dans le secteur des hautes technologies, l'allemand SAP a déjà annoncé le premier plan de suppressions d'emplois de son histoire.Un porte-parole de ThyssenKrupp a indiqué qu'il «n'était pas sérieux à l'heure actuelle de spéculer sur des chiffres».

«Il est vrai que nous devons baisser les coûts et que nous avons dit que nous ne pouvons exclure des ajustements du personnel», a-t-il ajouté.

Selon le Financial Times, qui ne cite pas ses sources, sont touchées les divisions d'acier, automobile et ses chantiers navals. Au total, 1,5% des salariés dans le monde quitteraient le groupe.

Ce plan doit encore être validé par un conseil de surveillance extraordinaire convoqué le 27 mars.

Thomas Schlenz, membre du conseil de surveillance et du syndicat IG Metall, a dit «craindre des suppressions d'emplois, mais sans pouvoir les chiffrer. «Nous excluons les licenciements secs», a-t-il indiqué. Des discussions avec la direction doivent débuter lundi.

La veille, ThyssenKrupp avait prévenu qu'il devrait plonger dans le rouge au deuxième trimestre de son exercice 2008/09 et allait réorganiser ses activités et réduire son directoire.

En rassemblant ses activités en deux divisions au lieu de cinq jusqu'ici, le groupe va déjà supprimer «quelques centaines» d'emplois administratifs, a rappelé son porte-parole, assurant qu'en ce qui concerne la suppression d'emplois dans la production, «un processus était en cours avec les représentants du personnel».

ThyssenKrupp souffre notamment des difficultés du secteur automobile (il fabrique notamment des lignes d'assemblage) et des chantiers navals, victimes de la récession.

Jusque là, comme tous les grands groupes allemands, ThyssenKrupp avait évité de licencier du personnel en contrat stable, se séparant de centaines d'intérimaires et recourant au chômage partiel.

Mais le marché du travail allemand ne devrait pas rester longtemps épargné, alors que les prévisions sont de plus en plus pessimistes pour l'économie allemande dont le principal moteur, les exportations, est en panne.