Talentueux, engagés, audacieux : La Presse Affaires présente le portrait de jeunes entrepreneurs, gestionnaires et professionnels, qui forment la relève de demain.

Cassie L. Rhéaume se démarque de ses collègues à de nombreux égards. Reconnue pour la qualité de ses « codes », l'intégratrice web évolue également dans un milieu majoritairement masculin. Une tendance qu'elle s'est promis de renverser.

Très engagée, la jeune femme de 26 ans est à la barre de la section montréalaise du groupe Ladies Learning Code (LLC). Lancé à Toronto, LLC est un organisme à but non lucratif qui vise à enseigner aux femmes « l'art du code et de la programmation ». Et depuis son lancement, LLC a ajouté des ateliers destinés exclusivement aux enfants.

Mordue de technologie, Cassie L. Rhéaume s'occupe d'organiser tous les ateliers en français et recrute les bénévoles qui enseigneront la programmation web (HTML & CSS, JavaScript et Wordpress). « C'est important pour moi de m'impliquer et de changer les perceptions. Le marketing entourant les jeux vidéo cible majoritairement les garçons, et pour les jeunes filles de ma génération, l'ordinateur de la maison était souvent dans le bureau à papa. Il faut renverser la vapeur et montrer aux femmes et aux jeunes filles qu'une carrière dans ce domaine est possible. »

Elle-même a hésité avant de faire « le grand saut ». Après des études et une carrière en marketing, c'est sa passion pour le web qui a finalement « pris le dessus ». Elle décide alors de suivre une attestation d'études collégiales en intégration web et plonge dans l'univers du code.

Après presque deux ans dans une boîte montréalaise qui offre des solutions pour le milieu hôtelier, Cassie L. Rhéaume vient de faire un retour dans le milieu du marketing... mais dans le domaine de la programmation. Elle est maintenant intégratrice web chez Cossette.

Quels sont vos défis comme intégratrice web ?

Je suis intégratrice web « front-end ». C'est-à-dire que je prends les demandes du designer web et je traduis le tout en code. Je suis également responsable de résoudre les bogues et d'assurer la stabilité des solutions offertes aux clients de l'agence.

Quel a été votre pire échec duquel vous avez appris ?

Je n'ai pas vraiment connu d'échec dans ma courte carrière. Mais j'ai subi quelques revers, comme tout le monde. Et j'ai aussi accepté des mandats qui me plaisaient moins. Mais tout cela m'a appris à rebondir. J'ai appris à me connaître davantage et à réaliser qu'il faut faire ce qui nous plaît dans la vie. Le fait d'avoir travaillé en agence, tout en étant plutôt intéressée par le web et la programmation, m'a aussi appris qu'il fallait suivre son instinct et ses passions. Travailler toute sa vie dans un champ d'activité qui ne nous passionne pas à 100 %, c'est très long.

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

Ouf, c'est une question difficile ! J'aimerais bien être à la tête de ma propre boîte. Pourquoi pas ? J'espère en tout cas que je ferai encore des choses que j'aime et qui me passionnent. J'espère aussi être encore une « évangéliste des technologies » et poursuivre mes activités de promotion et d'éducation dans ce domaine. Peut-être que, dans 10 ans, je pourrai enfin voir une nouvelle génération d'intégratrices web qui aura eu la piqûre pour la programmation grâce à une formation de Ladies Learning Code.

Nommez-moi une personne qui vous inspire.

Heather Payne, fondatrice de Ladies Learning Code (LLC). Elle a su prendre une problématique qui lui tenait à coeur et trouver des solutions pour y remédier en mettant sur pied son propre organisme. Lors d'un atelier récent destiné aux enfants, une jeune fille d'une dizaine d'années est venue me voir à la fin de la formation pour me dire que maintenant qu'elle savait comment faire un site internet, elle allait faire son propre site qui expliquerait aux enfants... comment faire un site internet. Ça aussi, c'est inspirant !