Les employés sont au coeur du succès d'une entreprise. Comme employeur, il faut les attirer, les retenir, les gérer, les motiver, les former. Dans les grandes entreprises, les ressources humaines sont généralement gérées par des spécialistes, alors que dans les PME, c'est souvent l'une des nombreuses responsabilités des patrons. La Presse trouve des experts pour répondre à leurs différentes questions.

Q «Quelles sont les modalités et conditions pour recevoir une subvention salariale à l'embauche d'un employé?» - Yan Levasseur, Pépinière des pionniers, Mont-Louis

R Emploi-Québec offre des subventions salariales aux employeurs pour embaucher des personnes motivées, mais éprouvant des difficultés à trouver un emploi. De qui parle-t-on exactement?

«La description est assez générale, puisqu'en fait, nous faisons allusion à toute personne à risque de chômage prolongé», explique Linda Laforte, directrice adjointe des mesures et services aux individus chez Emploi-Québec.

Il peut donc s'agir de personnes exclues du marché du travail depuis longtemps ou qui ont multiplié les emplois sur une courte période de temps, des gens peu ou pas diplômés ou ayant très peu de compétences exigées sur le marché du travail. Il peut aussi s'agir de gens en situation de handicap, bien qu'il existe une autre mesure spécialement pour eux: le contrat d'intégration au travail.

Pour savoir si une personne est admissible à la subvention salariale, elle doit rencontrer un agent d'aide à l'emploi à son Centre local d'emploi pour faire évaluer son risque de chômage prolongé.

«Si l'employeur n'a pas de candidat potentiel à faire évaluer, mais qu'il est motivé à investir du temps pour accompagner une personne afin de lui permettre de réintégrer le marché du travail tout en bénéficiant d'une subvention salariale, il peut faire une demande aux services aux entreprises d'Emploi-Québec, indique Linda Laforte. Un lien sera fait avec les candidats.»

L'employeur doit toutefois se conformer à quelques règles.

Par exemple, on doit pouvoir raisonnablement penser que l'employé pourra rester en poste une fois sa subvention terminée.

«On ne veut pas seulement que la personne vive une expérience de travail, on veut qu'elle s'insère en emploi», précise Mme Laforte.

Les emplois saisonniers sont tout de même admissibles, mais la durée de l'emploi doit correspondre au nombre de semaines habituel dans le secteur d'activité donné sur le marché en question. De plus, l'emploi saisonnier doit être récurrent et tous les anciens employés doivent avoir été rappelés par l'employeur avant de pouvoir obtenir une subvention salariale.

L'employeur ne peut pas non plus avoir procédé récemment à une mise à pied pour le poste visé.

Enfin, la personne qui reçoit la subvention doit jouir des mêmes conditions de travail que les autres employés. Par exemple, on ne peut pas lui offrir le salaire minimum alors que ses collègues sont rémunérés 15$ l'heure.

Le pourcentage de la subvention accordée est déterminé par l'agent, en fonction du degré de difficulté de la personne à intégrer le marché du travail et de la complexité du poste à pourvoir.

«La subvention ne dépasse pas 50% du salaire minimum sur une base de 40 heures de travail par semaine et elle tombe rarement sous les 20%, précise Linda Laforte. Souvent, elle dure moins de 30 semaines.»

L'employeur doit-il prévoir un long délai de traitement pour la demande d'évaluation chez Emploi-Québec?

«Non, puisque ces évaluations sont jugées prioritaires dans les Centres locaux d'emploi, précise-t-elle. On sait que lorsqu'une entreprise a besoin de main-d'oeuvre, elle en a besoin rapidement. Alors il faut que ça bouge.»

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