On n'a jamais eu autant besoin de secrétaires, d'adjointes administratives, de réceptionnistes et de commis de bureau. Pourtant, les postes demeurent difficiles à pourvoir.

«C'est tellement dur de trouver une bonne secrétaire!», se plaignent régulièrement les employeurs à Marie Nolwenn Trillot, présidente de NGPP, firme spécialisée dans le recrutement et le placement de personnel. «Les postes en soutien administratif ont toujours été très difficiles à pourvoir, confirme-t-elle. Malheureusement, on y retrouve souvent des gens qui ont choisi cette voie par dépit. Du coup, ça crée du roulement de personnel et une pénurie de main-d'oeuvre.»

Le manque de personnel est tel que les organisations n'hésitent pas à recruter des candidates - ces postes sont occupés presque exclusivement par des femmes - avant même qu'elles n'obtiennent leur diplôme en secrétariat ou en bureautique. «Nous n'arrivons pas à satisfaire tous les besoins des employeurs, affirme Ovila Gaudreault, directeur général des collèges de comptabilité et de secrétariat du Québec. Le placement de nos diplômées est très rapide: elles trouvent un emploi dans un délai de deux à trois mois après leur sortie de l'école.»

Il faut dire que la demande dépasse largement l'offre, car on remarque une chute des inscriptions depuis une dizaine d'années. «C'est le cas de nos campus à Sherbrooke et à Drummondville, mais celui de Longueuil s'en tire bien grâce à la population immigrante», précise M. Gaudreault.

Des emplois exigeants

Les postes en soutien administratif souffrent de l'image traditionnelle de la secrétaire qui tape des lettres à la machine à écrire et sert le café aux patrons. Or, le métier a bien évolué. Les réceptionnistes, secrétaires, adjointes administratives et adjointes de direction, pour ne nommer que celles-là, composent désormais avec des exigences plus élevées que jamais.

«La maîtrise des logiciels de bureau et le bilinguisme sont pour ainsi dire essentiels, dit Marie Nolwenn Trillot. On demande à ces femmes d'être autonomes, débrouillardes, patientes, flexibles et polyvalentes. Le fonctionnement du bureau repose souvent entièrement sur leurs épaules. Enlevez-les et plus rien ne fonctionnera!»

Certains postes demandent même des formations bien précises, comme ceux de secrétaire médicale, secrétaire juridique, adjointe de projets en ingénierie, adjointe à la comptabilité ou adjointe administrative spécialisée en assurance. «Ce sont de vraies professions qui nécessitent de vraies compétences techniques», résume la présidente de NGPP.

L'industrie en chiffres

Plus de 350 000

Nombre de personnes qui occupent au Québec un emploi en soutien administratif, des réceptionnistes aux adjointes de direction en passant par les commis à la paie et les secrétaires.

99,2 %

Proportion de femmes dans la formation professionnelle en secrétariat.

35,7

Nombre moyen d'heures travaillées par semaine par les titulaires d'un DEP en secrétariat.

1,5 %

Taux de chômage des diplômées en techniques de bureautique spécialisées en coordination du travail de bureau (au 1er juin 2013).

41 %

Pourcentage des professionnelles administratives qui croient que leur description de tâches ne correspond pas à ce qu'elles font, car leur rôle a considérablement évolué.

46 %

Pourcentage des gens qui estiment qu'elles ne sont pas payées à leur juste valeur.

55 %

Pourcentage des gens qui affirment accomplir très souvent des tâches en dehors de leur description de poste.