Academos, plateforme de cybermentorat, permet aux jeunes d'avoir accès à des travailleurs de différents profils et milieux de travail pour leur permettre de faire un choix de carrière plus éclairé. Une grande refonte est en cours pour créer un véritable réseau social et l'organisme à but non lucratif fait appel à la population pour récolter une partie du financement nécessaire à la réalisation du projet.

Vous aimeriez vous diriger en droit, mais vous ne savez pas si vous aimeriez défendre des criminels? La nouvelle plateforme d'Academos vous permettra d'échanger avec des avocats de différentes pratiques et de vous avertir lors de l'arrivée d'un nouveau mentor dans le domaine du droit. Vous vous demandez dans quel cégep vous aimeriez le plus étudier la radio-oncologie? Vous pourrez notamment poser des questions à des élèves plus avancés que vous dans leur parcours scolaire. Vous pourrez aussi être mis en contact avec des établissements d'enseignement et des organismes du domaine de l'orientation et de l'employabilité.

«Des groupes d'intérêt seront formés et les organismes pourront créer leur page et y interagir avec les jeunes», explique Catherine Légaré, présidente fondatrice d'Academos.

Plus le jeune créera un profil détaillé, plus la plateforme pourra lui proposer des activités en lien avec ses intérêts et son cheminement. Le jeune pourra aussi intégrer un parcours d'apprentissage dès le secondaire jusqu'à ce qu'il décroche son premier emploi. Il aura même de l'aide pour rédiger son curriculum vitae.

Academos prendra aussi le virage de la mobilité.

«La plateforme que nous utilisons actuellement date de 2007 et n'a pas été conçue pour être utilisée sur des plateformes mobiles, explique la présidente. Les jeunes pourront utiliser la nouvelle plateforme d'Academos sur leur téléphone. On pourra ainsi mieux s'arrimer à leur réalité et mieux répondre à leurs besoins en temps réel.»

Bien saisir les besoins

Pour élaborer son projet, Catherine Légaré s'est penchée longuement sur les besoins des jeunes en organisant des groupes de discussion et en rencontrant différents intervenants du milieu de l'orientation et de l'employabilité.

«Beaucoup d'information est accessible sur les métiers et professions pour les jeunes, mais c'est dans l'ordre du factuel, remarque-t-elle. Ils ont envie de parler à de vraies personnes en poste dans des domaines qui les intéressent. Ils ont envie de vivre une expérience personnalisée, de poser leurs questions, d'aborder leurs inquiétudes et c'est ce que nous leur offrirons.»

Academos prévoit lancer sa nouvelle plateforme à la rentrée automnale, mais d'ici là, les jeunes auront la chance de tester les nouveaux modules, de donner leurs commentaires.

«Des améliorations seront faites au besoin», précise Mme Légaré qui a créé Academos en 1999 alors qu'elle finalisait son doctorat en psychologie.

Sources de financement

Academos souhaite obtenir 15 000$ grâce à la campagne de financement participatif lancée en février lors des Journées de la persévérance scolaire. Le projet a sa page sur la plateforme de financement mondiale Indiegogo.

«C'est une bonne façon de mobiliser les gens autour de notre projet, de le faire connaître avant de le lancer, affirme Catherine Légaré. Parce que nous aurons aussi besoin de plus de mentors. Nous en avons actuellement 2600 actifs dans environ 800 métiers et professions, mais nous aurons besoin du double. Ils sont bénévoles.»

La réalisation de cette refonte majeure d'Academos et la campagne qui sera lancée pour faire connaître la nouvelle plateforme entraînent des besoins financiers à la hauteur de 700 000$.

«Nous sommes déjà allés chercher le soutien de plusieurs entreprises privées et la Fondation Alcoa sera un partenaire majeur, indique Mme Légaré. Nous sommes aussi en démarches auprès du gouvernement du Québec afin d'obtenir une participation financière représentant le tiers de nos besoins associés au projet.»

Academos compte maintenant 20 employés, et 20 000 jeunes Québécois s'inscrivent chaque année au service de cybermentorat. Avec la nouvelle plateforme, l'organisation souhaite en joindre 100 000 par année.