Que fait un boutefeu? À quoi ressemble le quotidien d'un animalier ou d'un détective privé? Pour le savoir, La Presse les a rencontrés pour vous. Regard sur des métiers inusités, rares ou méconnus.

Ianik Lajeunesse, président de l'agence Altitude C, organise depuis 13 ans des événements d'affaires. Même s'il en a plus de 250 derrière la cravate, il parle encore de son métier avec passion.

Études en cinéma, en communication, en marketing et à l'École de l'humour: c'est un parcours plutôt inusité qui a mené Ianik Lajeunesse à l'événementiel. «Au final, toutes mes formations sont une force. Elles me donnent l'équilibre parfait entre logistique et mise en scène», croit-il.

C'est en parlant avec une amie qui travaillait dans le domaine que le déclic s'est fait. «Je ne savais pas quoi faire de ma vie et je me voyais bien là-dedans. Ça comblait mon besoin d'être créatif», se souvient-il. Altitude C l'a embauché pour un contrat et il n'en est jamais sorti. Il y a deux ans, il a même racheté l'entreprise où il porte désormais trois chapeaux: ceux de président, directeur de création et responsable du développement des affaires.

L'agence de 14 personnes se spécialise dans les événements B2B, d'entreprise à entreprise. Le 100e anniversaire de SNC-Lavalin, la tournée Génération INC. de Telus et les événements de l'entreprise indienne Tata Communications un peu partout dans le monde font partie de leurs réalisations.

Et ils ont le don de recevoir. Dès l'entrée de leurs bureaux au coeur du Plateau Mont-Royal, des affiches invitent les clients à faire comme chez eux et à se tirer une bûche.

Bien plus que des cupcakes

Lorsqu'une entreprise demande l'aide de l'agence pour planifier un événement, l'organisateur la rencontre. «On lui pose des questions, parfois on utilise des planches d'inspiration (ou moodboards, en anglais) pour comprendre l'image qu'il a en tête.»

L'organisateur essaie aussi d'en apprendre le plus possible sur les circonstances entourant l'événement, la stratégie de l'entreprise, ses attentes et les invités. Vient ensuite la logistique: l'échéancier, la répartition des tâches, le budget en temps réel et la recherche de fournisseurs. Le tout, sans oublier la création.

«On pense parfois que mon rôle, c'est d'acheter les cupcakes ou d'engager des acrobates. Ce sont les fournisseurs, ça. Je suis plutôt le stratège, celui qui attache tous les fils», dit Ianik Lajeunesse.

De l'organisation à revendre

«Sensibilité, humilité et organisation, organisation, organisation. Ce sont les qualités d'un créateur d'événements», estime Ianik Lajeunesse. Il faut aussi toujours avoir un plan B et être un bon négociateur, en plus de cultiver la passion.

La passion, justement, est de mise pour pallier les horaires chargés et atypiques - le jour de l'événement, il n'est pas rare de commencer à 6h et de terminer au petit matin. «L'organisateur n'a pas droit à l'erreur. Il n'y a pas de répétition ni de montage. La pression est énorme», ajoute M. Lajeunesse.

Ce dernier ne compte toutefois pas de désastre à son actif. Tout au plus, des pannes de courant. Sa plus grande fierté? Le gala de Leucan où le «maudit encan silencieux» a été remplacé par l'arrivée d'enfants en pyjama vendant des bonbons. «En quelques minutes, ils ont ramassé des milliers de dollars et tout le monde souriait.»

Ianik Lajeunesse compare souvent l'événementiel à un film. «Comme le cinéma, ça permet de faire rêver, de raconter une histoire ou de diffuser un message. De faire vivre.» Avec un tel amour du métier, on lui souhaite encore beaucoup de réalisations.