Être restauratrice, c'est se faire femme-orchestre, selon Mélanie Boudreau, 35 ans, propriétaire de la Piazzetta St-Denis.

«Pour m'assurer que tout va comme sur des roulettes dans mon restaurant, je dois mettre la main à la pâte et faire un peu de tout, dit-elle. Je gère le personnel, les stocks, les opérations, le bâtiment, l'hygiène, la comptabilité, bien sûr, mais je donne aussi un coup de main à l'accueil, au service ou dans la cuisine.»

Quand elle s'est lancée dans l'aventure il y a trois ans, ses semaines de travail dépassaient souvent les 70 heures. Aujourd'hui, elle travaille de 45 à 60 heures pendant l'été, alors que l'établissement tourne à plein régime.

«Pour être restaurateur, il faut croire à ce qu'on fait, dit-elle. Ça prend du leadership et de la polyvalence.»

Car gérer un restaurant relève parfois du sport extrême ! Quand un équipement brise ou qu'un employé ne se présente pas au travail, il faut trouver des solutions.

«Il faut être disponible à tout moment, et apprendre à gérer son stress», dit Mélanie Boudreau.

La jeune femme s'est lancée dans la restauration au début de la trentaine. Auparavant, elle travaillait dans l'industrie textile, après des études collégiales en Technologie et gestion des textiles.

À 30 ans, elle délaisse l'industrie textile pour la restauration. Découvrant qu'elle a la passion du métier, elle complète une formation d'un an à distance en direction de la restauration, une reconnaissance professionnelle qui faisait l'objet d'un projet-pilote au Conseil québécois des ressources humaines en tourisme et hôtellerie. Il y a trois ans, elle achetait son restaurant.

«Quand on va au restaurant, ce n'est pas juste pour manger, dit-elle. On le fait pour oublier nos ennuis, chercher du réconfort et se faire gâter. C'est à nous de comprendre les besoins de notre clientèle et de nous y adapter, et pour motiver les employés à avoir cette vision, il faut vraiment être passionné. Ma récompense, c'est quand les gens repartent satisfaits.»

Le roulement de personnel est élevé dans la restauration, un défi constant. «Il faut trouver des gens compétents et motivés, se construire une équipe fiable et être à l'écoute des employés, dit-elle. Mais en même temps, il faut savoir faire preuve d'autorité, établir des limites et faire respecter les règles. C'est un défi de trouver le juste milieu.»



À SAVOIR


Formation

Plusieurs chemins mènent au métier de restaurateur. Des études en cuisine peuvent amener les chefs à devenir propriétaires de leur établissement. Un DEC Gestion d'un établissement de restauration est aussi offert dans plusieurs collèges du Québec.

Salaire

Très variable en fonction de l'établissement,  de 15 000 $ à 59 000 $ par an.

Aptitudes requises:

Polyvalence, leadership, habileté à communiquer, aptitudes pour la vente, entregent, tolérance au stress, sens de l'initiative et de l'organisation, dynamisme, bilinguisme.

Source : CQRHT