Les Randstad Awards, déjà présents dans une dizaine de pays, ont été remis au Canada pour la première fois cette année.

«Ce sondage d'envergure, réalisé auprès de 7000 individus au pays, vérifie quels sont les employeurs les plus attrayants sur le marché du travail canadien», explique Marc-Étienne Julien, président de la division recrutement pour Randstad Canada.

C'est l'entreprise Research in Motion qui se classe au sommet du palmarès avec 64% des répondants qui affirment vouloir travailler pour l'entreprise qui a mis le BlackBerry sur le marché.

«RIM est sorti très fort dans six des dix critères, notamment pour le salaire élevé, l'environnement de travail agréable et la possibilité de faire progresser sa carrière», ajoute M. Julien.

Parmi les autres entreprises qui se démarquent: IBM Canada, l'Université McGill, Air Canada et le géant Bombardier. Les répondants ont également identifié les secteurs de l'énergie, du transport et des matériaux bruts comme étant les plus attirants.

Les répondants devaient indiquer pourquoi ils travailleraient pour une compagnie ou une autre, parmi la liste des 150 plus grands employeurs au pays en notant dix critères, dont le salaire, les perspectives d'avancement, l'intérêt de l'emploi, la sécurité d'emploi, etc.

Les résultats viennent montrer que les critères choisis varient en fonction du sexe. Ainsi, les hommes sont plus nombreux à préférer une entreprise innovante, avec une image et un leadership forts. Quant aux travailleuses, elles sont plus sensibles à une bonne atmosphère de travail, une situation géographique pratique et un bon équilibre travail-famille.

«On voit que les hommes et les femmes choisissent selon des critères complètement différents. Il faut donc être conscient de ces différences en tant qu'employeur et se demander comment attirer tel ou tel bassin de main-d'oeuvre», ajoute M. Julien.

Des résultats qui concordent avec les études scientifiques réalisées dans le domaine, confirme Denis Morin, professeur en gestion des ressources humaines à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM. «Un étude récente montre que les femmes préfèrent davantage un environnement où il y a un bon support organisationnel, alors que les hommes optent pour un milieu avec une approche un peu plus compétitive.»

Parmi les autres différences mises en relief par le sondage, notons une tendance à privilégier des valeurs de stabilité financière et de sécurité d'emploi chez les travailleurs plus âgés, alors que les jeunes sont plus attirés vers les entreprises qui offrent des perspectives d'avancement, des opportunités de carrière internationale et qui font preuve d'innovation.

Quant aux travailleurs plus éduqués, ils désirent d'abord des emplois au contenu intéressant, tout en voulant conserver un bon équilibre travail-famille. Les travailleurs moins éduqués sont plutôt préoccupés par la stabilité et la sécurité, ainsi que par la formation et l'atmosphère de travail.

Marque employeur: un incontournable

Ces résultats montrent que le «branding» de l'entreprise est indispensable pour se démarquer sur le marché du travail, croit M. Julien. «Tous devraient être conscients que la marque employeur est une priorité. Mais le «branding» n'est pas qu'une campagne marketing... Il doit être représentatif de la réalité dans l'entreprise!» avertit-il.

«Tous les employeurs sont des employeurs de choix s'ils le veulent», lance M. Morin. «Le vrai défi, aujourd'hui, c'est de proposer une expérience employé, de donner le goût de venir travailler chez nous... de susciter ce fameux wow!»

Selon le professeur, cela rapporte énormément: «Lorsqu'une entreprise atteint cette image de marque, la productivité augmente de 5 à 15%, la satisfaction de la clientèle hausse de 30%, le moral des employés est supérieur à 30% et le taux d'absentéisme est réduit de 20%. Sans compter qu'il y a une diminution du taux de roulement!»