Pour aider les entreprises à aller chercher le maximum de leur capital humain, de plus en plus d'entreprises offrent des solutions technologiques.

La gestion du talent fait allusion à toutes les façons de gérer le capital humain d'une entreprise, que ce soit le recrutement, la gestion de la performance et de la main-d'oeuvre ou encore la formation. Un élément essentiel dont ne sauraient se passer les entreprises aujourd'hui, avance Guy Gauvin, premier vice-président aux services mondiaux pour l'entreprise québécoise Taleo, présente un peu partout dans le monde et dont l'unité de recherche et développement est située à Québec.

«Encore aujourd'hui, on connaît mieux notre stock d'ordinateurs que notre capital humain, même si la main-d'oeuvre représente environ 70% des dépenses dans une entreprise nord-américaine, s'étonne-t-il. On sait combien d'employés on a, mais on ignore trop souvent quelles sont leurs compétences, expériences et aspirations professionnelles», constate-t-il.

Mais les entreprises réalisent de plus en plus à quel point une bonne gestion du capital humain est étroitement liée à la performance: «Au Forum économique mondial récemment, on mentionnait que le capital humain devenait le levier le plus important dans le futur, plus encore que le capital financier, pour assurer le succès des entreprises», affirme Frédéric Tremblay, conseiller principal pour Tower Watson, société mondiale de services professionnels.

Vers les solutions technologiques

Pas de doute, la technologie peut donner un énorme coup de pouce aux entreprises, surtout celles qui gèrent un nombre important d'employés. «Les logiciels, selon moi, sont devenus incontournables, car les gens ont besoin d'information rapidement et il faut que ça soit facile d'accès», explique M. Gauvin.

Le succès grandissant de la plateforme de gestion de talents Taleo prouve bien l'intérêt des entreprises pour les solutions technologiques: présentement, Taleo compte 20 millions d'usagers dans 200 pays, où pas moins de 14 milliards de transactions par année sont effectuées! «Notre plateforme va gérer le cycle complet de l'employé, du recrutement au plan de succession. C'est très dynamique comme approche», ajoute-t-il.

«Pour les grosses entreprises, la technologie est quasi essentielle et facilite beaucoup la vie. L'important, c'est que les outils donnent une vue d'ensemble intégrée, tout en permettant de répondre à des questions précises en faisant du découpage de données», ajoute pour sa part M. Tremblay.

Un exemple: avec le logiciel WAP (Workforce Analytics and Planning) développé par Tower Watson, on peut anticiper quels seront les besoins en main-d'oeuvre dans cinq ans, la masse salariale et quels types de compétences seront en demande. Et, par la suite, identifier les employés dont le profil pourrait éventuellement, avec la formation adéquate, combler ces besoins en main-d'oeuvre.

Recruter plus vite et mieux

«On le sait, démographiquement, ce sont les employés qui auront de plus en plus le gros bout du bâton. Et les meilleurs candidats sans emploi ne restent pas longtemps sur le marché», avance M. Gauvin.

Dans la plateforme de gestion de talent proposée par Taleo, le module de recrutement permet aux candidats intéressés de postuler directement en ligne à l'aide d'un formulaire sur le site de l'employeur.

«Le logiciel analyse les réponses et avertit immédiatement le recruteur si un candidat a le profil recherché. Il peut alors le joindre rapidement. On évite ainsi de laisser filer les meilleurs candidats», explique M. Gauvin qui compte parmi ses clients Desjardins, Bombardier et la Banque Nationale.

Les temps de recrutement en sont considérablement diminués. Par exemple, l'entreprise américaine Davita a vu son temps d'embauche diminuer de 45% et a réussi à sauver près de 12 millions de dollars dans les deux premières années.