Avec le soleil, les terrasses et l'atmosphère de vacances, la productivité des employés est au ralenti l'été. Gestionnaires et patrons devraient-ils s'inquiéter? Au contraire, affirment les experts, l'été est une période de ressourcement où il vaut mieux assouplir certaines pratiques au travail, comme les horaires et le code vestimentaire.

«Beaucoup de patrons craignent d'assouplir les règles de travail pendant l'été parce qu'ils ont peur de créer des précédents et que des mauvaises habitudes se prennent, explique Julie Carignan, CRHA et psychologue organisationnelle associée à la Société Pierre Boucher. Mais tout se joue dans le plan de communication et d'implantation de ces mesures. On peut se le permettre si on explique clairement aux employés qu'il y a un début et une fin, pourquoi on peut le faire en été, et pourquoi on ne peut pas pendant le reste de l'année.»

L'important, c'est que les mesures d'été n'entrent pas en conflit avec les objectifs de l'entreprise et que l'on ne diminue pas les attentes en ce qui concerne les résultats, souligne-t-elle. «Les gestionnaires sont en droit de rester engagés envers les objectifs de l'entreprise et la satisfaction des clients, dit la psychologue. Mais d'un autre côté, ils peuvent regarder quels sont les aspects où ils pourraient assouplir certaines règles afin que les employés se sentent mieux.»

Par exemple, le code vestimentaire, un sujet chaud pendant la saison estivale. «Dans un environnement professionnel où la clientèle s'attend à une tenue formelle, on ne peut pas se permettre d'autoriser un relâchement vestimentaire, dit Julie Carignan. Mais s'il s'agit d'une entreprise où les clients ne voient pas les employés et où il n'y a pas d'enjeux de sécurité, on peut laisser plus de liberté et permettre un style informel partout où il n'y a pas d'impact sur l'image. Cela crée un environnement de travail plus attrayant, surtout pour la jeune génération.»

D'ailleurs, il n'est pas toujours nécessaire d'attendre l'été pour assouplir certaines règles, croient nos experts.

«Si c'est bon pour l'été, ça se peut que ce soit bon pour le reste de l'année, dit Jacques Forest, professeur chercheur à l'ESG UQAM, psychologue organisationnel et CRHA. Peu importe la période de l'année, les travailleurs ont trois besoins psychologiques fondamentaux: l'autonomie, la compétence et l'affiliation. Il faut les garder en tête quand on définit les règles du jeu. Certaines entreprises laissent beaucoup de latitude à leurs employés en tout temps, pourvu qu'ils atteignent les résultats demandés. Cela répond bien à leur besoin d'autonomie et contribue à la motivation.»

Une période de ressourcement

Par ailleurs, les entreprises dont les affaires ralentissent en été devraient profiter de cette période pour donner à leur personnel des occasions de se ressourcer et de créer des liens entre eux. «C'est une bonne période pour les activités de consolidation d'équipe, ce qui répond bien au besoin d'affiliation sociale», dit Jacques Forest.

L'été est aussi une excellente période pour tenir les équipes occupées grâce à des activités d'amélioration continue. «C'est un bon moment pour faire de la résolution de problèmes et de l'optimisation de processus, dit Julie Carignan. C'est mobilisateur. D'autre part, c'est le bon temps pour prévoir des activités de développement légères, comme des déjeuners-causeries. Ça permet aux gens de se ressourcer.»

L'Ordre des conseillers en ressources humaines du Québec a conçu des capsules vidéo à l'intention des organisations pour les aider à mieux gérer leurs troupes en été. «Le message que l'on souhaite passer à travers ces capsules est que, malgré le ralentissement, il est important de garder les troupes motivées et épanouies, dit Florent Francoeur, PDG de l'Ordre. De cette manière, on favorise une rentrée où les ressources sont au mieux de leurs capacités.»

EN SAVOIR PLUS On peut visualiser les capsules à cette adresse: https://www.portailrh.org/StudioRH/ete.aspx