Sans être extraordinaire, l'été s'annonce intéressant du côté des emplois d'été pour les étudiants, selon un sondage interne mené par l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés auprès de ses membres. Et ces résultats sont confirmés par d'autres observateurs.

Les résultats du sondage, réalisé entre le 16 avril et le 1er mai auprès de conseillers en ressources humaines, révèlent que 31% d'entre eux estiment que les employeurs québécois embaucheront autant d'étudiants cet été, et plus d'un sur cinq (21%) croit qu'ils pourraient en engager plus que l'an dernier. Plus de 40% des professionnels interrogés ont affirmé que leur propre entreprise prévoit embaucher autant d'étudiants cet été, et 18% qu'elle prévoit en recruter plus que l'an dernier.

Une bonne nouvelle pour les étudiants, puisque, l'an dernier, au même sondage, 68% des membres prévoyaient une chute des emplois d'été.

Statistique Canada a aussi constaté un bon départ pour l'emploi d'été des étudiants lors de la publication des derniers résultats de l'Enquête sur la population active, le 4 juin dernier. Les résultats pour mai indiquaient que le nombre d'étudiants de 20 à 24 ans occupant un emploi avait crû de 54 000 en mai comparativement à mai 2009, de sorte que le taux d'emploi de ce groupe a augmenté de 3,1 points de pourcentage pour atteindre 59,2%.

En mai 2009, les étudiants avaient été très touchés par le repli du marché du travail, indique Statistique Canada. En dépit de cette hausse, le taux d'emploi reste toutefois encore inférieur à celui observé en 2008, année au cours de laquelle l'emploi d'été des étudiants était particulièrement vigoureux. L'été 2010 sera donc fructueux pour les étudiants, sans pour autant être exceptionnel.

Emploi-Québec

Du côté d'Emploi-Québec, les chiffres sont aussi encourageants. «Pour l'ensemble du Québec, il y a eu une augmentation de 8% des postes vacants en ce qui concerne les emplois étudiants, confirme Catherine Bourque-Barrette, conseillère à la direction du placement pour Emploi-Québec. Cette année, nous avons 29 667 postes vacants, comparativement à 27 463 l'an dernier à la même date. Toutefois, pour Montréal, les chiffres sont presque identiques à ceux de l'an passé.»

Par ailleurs, 43 987 étudiants chercheurs d'emploi étaient inscrits au service de Placement étudiant d'Emploi-Québec en date du 1er avril. «Mais, en plus des offres d'emplois étudiants, nous avons aussi les offres régulières. Rien n'empêche les étudiants de consulter ces offres et de postuler, ajoute-t-elle. Du côté de ces offres régulières, on note une augmentation de 13,6% par rapport à l'an dernier. Dans l'ensemble, on peut dire que la situation est bonne.»

Universités

Au Centre de gestion de carrière ESG-UQAM, on a aussi remarqué une augmentation des offres de stages et d'emplois d'été cette année, par rapport à l'an dernier. «On voit que l'économie reprend et que les entreprises sont plus ouvertes à accueillir des stagiaires cette année», dit Isabelle Marier St-Onge, conseillère en emploi.

Cependant, c'est surtout de mars à la mi-mai que la partie se joue pour dénicher les postes les plus intéressants sur le plan professionnel. Les emplois encore affichés sont moins payants et moins liés aux études universitaires.

Dans quelques jours, les élèves du secondaire délaisseront les bancs d'école pour s'emparer de nombreux emplois vacants dans le commerce de détail, les restaurants et les camps de jour.

Les étudiants qui n'ont pas encore déniché d'emploi risquent de se retrouver dans des secteurs qui ne leur procurent pas d'expérience aussi pertinente à inscrire sur le CV que s'ils avaient trouvé quelque chose lié à leur domaine.

«C'est souvent la même chose: ceux qui sont le mieux préparés et les plus dégourdis vont mieux se placer, dit André Raymond, directeur adjoint des services professionnels au Service de placement de l'Université Laval. Si j'avais un bémol à apporter concernant certains emplois, c'est que, lorsque les étudiants font le choix de travailler à pourboire dans un bar et négligent d'aller chercher de l'expérience dans des emplois axés sur la carrière, ils ne prennent pas la décision la plus payante à long terme.»

Par ailleurs, les emplois d'été dans le secteur manufacturier seront plus difficiles à décrocher cette année, une mauvaise nouvelle pour les étudiants qui habitent en région, ajoute M. Raymond.