Le climat de recrutement s'annonce prometteur au Canada pour le troisième trimestre de l'année, selon les résultats d'une enquête menée par Manpower auprès de 1900 employeurs canadiens.

Cette enquête prospective, menée tous les trois mois depuis 1962, a pour but de mesurer les intentions d'embauche des employeurs dans 61 000 entreprises de 36 pays. Elle demande aux directeurs des ressources humaines et responsables des décisions d'embauche des entreprises s'ils ont l'intention d'augmenter, de diminuer ou de laisser au même niveau leurs effectifs.

Les résultats canadiens de la dernière édition révèlent que 22% des employeurs partout au pays prévoient embaucher du personnel au cours des trois prochains mois, alors que 6% prévoient réduire leurs effectifs. Parmi les employeurs interrogés, 69% ne prévoient aucun changement et 3% sont incertains de leurs intentions pour le trimestre à venir.

Une prévision nette de 10% - les intentions d'embauche moins les licenciements prévus, ajustés en fonction des variations saisonnières - montre que les employeurs canadiens entrevoient un climat d'embauche positif pour la période allant de juillet à septembre.

De plus, les résultats de l'enquête prédisent une augmentation constante au cours des trois derniers trimestres, et ils sont supérieurs aux résultats de l'enquête pour les trimestres équivalents de l'an dernier.

«C'est un bon indice de la reprise économique, et on le constate dans nos opérations, indique Jodi Rickli, directrice régionale, Québec et provinces de l'Atlantique chez Manpower. Les employeurs commencent à embaucher.»

Les provinces de l'Atlantique sont celles où l'embauche s'annonce la plus élevée, selon Lori Rogers, vice-présidente des services de dotation générale de Manpower Canada. «Si l'on compare les résultats sur une base régionale, les données indiquent des prévisions nettes d'emploi de 14% dans les Maritimes, attribuables aux activités de recrutement dynamiques annoncées dans le commerce de gros et de détail.»

Au Québec, les prévisions sont plus modestes. Les résultats indiquent que 6% des employeurs ayant répondu à l'enquête prévoient embaucher davantage.

Montréal recrute moins

La portion de l'enquête visant le Québec était réalisée dans les villes de Montréal, Québec, Sherbrooke et Granby. C'est à Granby que les perspectives de recrutement sont les plus prometteuses, Québec arrive en deuxième position, suivie de Sherbrooke, et Montréal arrive en queue du peloton avec un résultat net de 5%.

«Les données de l'enquête révèlent que 11% des employeurs montréalais comptent recruter des travailleurs au cours du prochain trimestre, alors que 6% prévoient réduire leurs effectifs, indique Nicole Lachapelle, du bureau de Manpower à Montréal. Par ailleurs, 78% des employeurs interrogés n'envisagent aucun changement, et 5% n'ont toujours pas fixé leurs intentions.»

Une prévision nette d'emploi de 5% représente un recul pour Montréal par rapport au taux de 15% envisagé l'année dernière pour la période correspondante, selon Mme Lachapelle. «Toutefois, Montréal a gagné 2% par rapport au trimestre précédent, ajoute-t-elle. C'est donc une amélioration du climat d'embauche pour la région.»

Secteurs qui embauchent

«Dans 8 des 10 secteurs couverts par l'enquête au Québec, les résultats sont positifs et les intentions des employeurs vont vers l'embauche de nouveau personnel», dit Jodi Rickli.

Les 10 industries visées par l'enquête sont la construction, les mines, la fabrication de biens durables, la fabrication de biens non durables, le transport et les services publics, le commerce de gros et de détail, les finances, assurances et immobilier, l'éducation, ainsi que les services et l'administration publique.

Sur les 10 secteurs, seuls ceux de l'éducation et du transport et services publics ne comptent pas augmenter leurs effectifs. Ces résultats ne doivent pas être attribués aux vacances d'été dans les écoles, indique Jodi Rickli, étant donné que les résultats de l'étude sont désaisonnalisés.

Les quatre secteurs les plus prometteurs en matière de recrutement pour le troisième trimestre sont l'industrie minière, la construction, le commerce de gros et de détail, ainsi que la fabrication de biens durables.

Dans le secteur des mines, les perspectives d'embauche effectuent une remontée considérable en comparaison de l'an dernier, avec une prévision d'embauche nette de 19%, tandis que l'an dernier celle-ci était de moins 2%.