Les ventes des détaillants canadiens ont diminué en décembre, la popularité du vendredi fou de novembre semblant avoir convaincu les consommateurs de devancer leurs achats de la période des Fêtes.

«Ce recul n'était pas une grosse surprise, étant donné la tendance claire à la baisse des dernières années pour ce qui est des ventes de décembre - même si les données sont désaisonnalisées», a observé l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, dans un rapport.

«Ce que la montée en importance du vendredi fou a donné à novembre, elle l'a enlevé à décembre.»

Les ventes au détail ont reculé de 0,8 % en décembre, pour se chiffrer à 49,6 milliards, a indiqué jeudi Statistique Canada.

Une hausse des ventes de véhicules automobiles neufs a été plus que contrebalancée par une baisse des ventes des magasins d'appareils électroniques et ménagers et des détaillants de marchandises diverses. En excluant les ventes de véhicules neufs et de leurs pièces, les ventes des détaillants ont reculé de 1,8 % en décembre.

Les économistes s'attendaient à une augmentation d'ensemble de 0,2 % des ventes au détail, et de 0,3 % en excluant le secteur automobile, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

L'économiste Andrew Grantham, de la Banque CIBC, a noté qu'une partie de la déception était attribuable au vendredi fou, qui survient en novembre et qui gagne en popularité.

«C'est quelque chose que les facteurs saisonniers et les attentes prévisionnelles n'ont pas encore assimilé», a écrit M. Grantham.

«Cependant, en faisant une moyenne avec les ventes de novembre et de décembre, les ventes ont été légèrement en baisse pour cette période, et les résultats de décembre vont quand même peser sur les attentes au sujet du produit intérieur brut (PIB) mensuel et du resserrement de la politique monétaire de la Banque du Canada.»

Les ventes ont reculé dans six des onze sous-secteurs étudiés par Statistique Canada. Exprimées en volumes, les ventes ont reculé de 0,8 % en décembre.

Les magasins d'appareils électroniques et ménagers ont vu leurs ventes reculer de 9,1 % en décembre, après avoir grimpé de 12,7 % en novembre.

Les ventes des magasins de marchandises diverses ont diminué de 5,3 % en décembre, tandis que celles des magasins de produits de santé et de soins personnels ont échappé 3,8 %.

Entre-temps, les ventes de véhicules automobiles et de leurs pièces ont grimpé de 2,1 % en décembre, stimulées par une augmentation de 2,9 % chez les concessionnaires de véhicules neufs.

Pour l'ensemble de 2017, les ventes au détail ont augmenté de 6,7 % à 588 milliards, leur taux de croissance annuelle le plus élevé depuis 1997.

Cette augmentation était partiellement attribuable aux hausses des prix, puisque les volumes de vente n'ont grimpé que de 5,4 %.

Les ventes en ligne des détaillants en magasin et hors magasin ont grimpé de 31 % pour atteindre 15,7 milliards en 2017. Les ventes du commerce électronique représentaient 2,6 % de l'ensemble des ventes au détail l'an dernier, comparativement à 2,1 % en 2016.