Jacob n'aura plus de visibilité au centre-ville de Montréal. Sa boutique phare de la rue Sainte-Catherine Ouest sera fermée à la fin du mois.

L'immeuble de la rue Sainte-Catherine Ouest où se trouve cette grande boutique sur plusieurs étages appartient au fondateur et propriétaire de Jacob Joey Basmaji. Sa valeur foncière est de 13,3 millions. Et les taxes municipales s'élèvent à 371 000 $ par année.

Il n'a pas été possible de savoir si un nouveau locataire avait déjà été trouvé pour cette adresse de choix située à l'intersection de la rue Drummond. L'édifice de sept étages sera-t-il mis en vente ?

Nous n'avons pas été en mesure ces derniers jours d'obtenir de réponses ni de savoir si d'autres magasins s'apprêtaient à fermer. Impossible également de faire le point sur la situation financière et l'avenir du détaillant.

ÉLAINE ZAKAÏB NE TRAVAILLE PLUS POUR JACOB

Au siège social, plus personne ne répond au téléphone. Il n'est pas possible de laisser de message sur les boîtes vocales. Nous avons réussi à parler à une employée, mais elle disait ignorer à qui transmettre nos questions et comment joindre les dirigeants.

L'ex-députée Élaine Zakaïb, qui avait démissionné de son poste en 2014 pour piloter la relance de Jacob, affirme sur sa boîte vocale qu'elle ne « travaille plus physiquement à son poste ». Mais elle ajoute qu'elle pilote certains dossiers à distance. Or, par courriel, Mme Zakaïb nous a indiqué qu'elle ne travaillait plus pour Jacob « depuis quelques mois ». Elle a affirmé ne pas être en mesure de nous dire qui joindre.

La fille de Joey Basmaji, Cristelle, qui a été responsable des communications de Jacob, a elle aussi quitté l'entreprise familiale. Nos messages laissés sur la page Facebook de Jacob ont été lus, mais sont demeurés sans réponse.

SITE WEB TEMPORAIRE

Une fois la fermeture du magasin emblématique de la rue Sainte-Catherine achevée, il restera six magasins Jacob au Québec. L'un d'eux a été ouvert le mois dernier à Place Rosemère, ce qui laisse croire que la situation financière du détaillant n'est pas très critique.

On est bien loin du Jacob d'il y a trois ans. Avant de se protéger de ses créanciers, en 2014, l'entreprise exploitait 91 boutiques réparties dans 6 provinces et comptait 1500 employés. Sur Facebook, même si la page continue d'être alimentée quotidiennement avec des photos de vêtements et des promotions, on indique encore que l'entreprise compte « 100 boutiques à travers le pays ».

En plus de ses quelques boutiques, Jacob continue de vendre en ligne. Mais la page d'accueil de son site indique qu'il s'agit d'une « page temporaire ». « Vous trouverez le parfum Classique ainsi que plusieurs autres styles via cette plateforme modifiée en attendant que notre vrai site soit de nouveau en ligne », précise-t-on.

Rappelons que Jacob s'est placé à l'abri de ses créanciers deux fois. D'abord en 2010 (dette de 46,7 millions), puis en mai 2014 (dette de 88,9 millions). En 2015, Joey Basmaji a fondé une nouvelle entité baptisée Aleva Générations pour poursuivre les activités avec un nombre très réduit de points de vente et un site transactionnel.