Au Canada, un Y (18-24 ans) sur trois croit que son téléphone deviendra sa principale plateforme d'achat, révèle une enquête sur la vente au détail qui a été réalisée par PwC et qui a été dévoilée hier. Une statistique qui « devrait créer un sentiment d'urgence », dit le PDG du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), Léopold Turgeon.

« Le consommateur est rendu là. Le téléphone, c'est une vitrine fantastique pour les détaillants, ajoute-t-il. Ça ne veut pas dire que le consommateur achète, mais il magasine. Il faut en profiter ! »

« Une tablette, un PC, un téléphone, c'est trop. Le consommateur essaie de centraliser tout ça », analyse Alain Michaud, associé chez PwC et expert du secteur du détail.

Or, la réalité, c'est que les détaillants québécois accusent un important retard technologique. Nombreux sont ceux qui n'ont pas de site transactionnel ou qui n'ont pas de site tout court. Et ce n'est pas seulement chez les PME qu'on observe le phénomène ; une grande entreprise comme FGL Sports (Sports Experts, Atmosphère, S3) n'a commencé à vendre en ligne que l'automne dernier.

L'essentiel rattrapage technologique était donc sur toutes les lèvres au cours du Sommet Hop du CQCD, tenu mardi et hier. Et pour cause : il s'agit d'un enjeu aussi crucial que coûteux et complexe. Peter Simons, des magasins du même nom, prédit même que les nouvelles technologies provoqueront un « tsunami ».

Déjà, selon PwC, pas moins de 20 % des Chinois achètent en ligne quotidiennement. Ailleurs dans le monde, seulement 7 % des consommateurs en font autant, mais ce qui se passe en Chine arrive généralement chez nous au bout de trois ans, a mentionné Alain Michaud.

Chose certaine, les plus jeunes consommateurs canadiens mettent déjà de la pression sur les entreprises. Un peu plus de 40 % des Y achètent en ligne chaque mois. Pour l'heure, seulement 6 % de toutes les ventes au détail du pays s'effectuent en ligne, mais la croissance annuelle est importante.

« La technologie change la donne. Les impacts sont énormes », a convenu le PDG d'Uniprix, Philippe Duval, au cours d'un panel économique. Mais à son avis, « la brique et le mortier sont très complémentaires. Et c'est une erreur de sous-estimer la puissance, la force et l'impact des magasins, qui offrent la meilleure expérience aux clients et qui seront là encore longtemps ».