Walmart poursuit de nouveau en justice l'émetteur de cartes bancaires Visa qu'il accuse de lui avoir imposé 5 milliards de dollars en plus de frais pendant huit ans, selon un document consulté par l'AFP jeudi.

Le premier distributeur mondial affirme que Visa s'est entendu avec des banques américaines du 1er janvier 2004 au 27 novembre 2012 pour gonfler les frais imposés aux détaillants lors des transactions effectuées avec ses cartes bancaires, selon cette plainte déposée devant un tribunal de l'Arkansas (sud).

De manière générale, les détaillants américains doivent verser aux deux émetteurs de cartes bancaires, Visa et Mastercard, des frais de 2 ou 3% lorsque leurs clients règlent leurs achats par carte bancaire.

Le numéro mondial de la distribution accuse Visa et des banques, dont il ne cite pas les noms, d'avoir abusé de leur position dominante et «monopolistique» en mettant en place des accords tacites qui faussent la concurrence.

D'autant que les détaillants comme lui-même ne peuvent faire autrement que s'y plier, assure-t-il.

«Même si Walmart est le plus gros détaillant du pays (...), il ne peut pas se permettre de ne pas accepter les cartes Visa. Sinon cela se traduirait par une baisse inacceptable des ventes», indique la plainte.

Il ajoute que cela a permis à Visa au contraire d'engranger 350 milliards de dollars sur huit ans.

Il estime que de telles pratiques «anti-concurrentielles» lui ont causé d'«énormes» dommages au cours de la période.

Ce n'est pas la première fois que Walmart s'en prend à Visa.

En 2005, le groupe de distribution, associé à sept millions de détaillants, dont les supermarchés Safeway et Kroger, avait lancé une action contre l'émetteur de cartes et son rival Mastercard pour des faits qui s'étaient produits avant 2004.

Il les accusait notamment de se consulter pour fixer les frais de traitement de transactions.

Les deux parties étaient parvenues à un accord en juillet 2012, selon lequel Visa et Mastercard s'étaient engagés à réduire les frais imputés aux détaillants. La plainte visait aussi des banques, dont Bank of America et JPMorgan Chase.