Depuis six mois, Aldo met tout en oeuvre pour que les clients trouvent littéralement chaussures à leur pied devant un modèle qu'ils aiment. En d'autres mots, Aldo fait tout pour contourner le problème d'un manque de stocks dans un lieu d'achat.

«On s'assure de terminer la vente, dit David Bensadoun, président de Groupe Aldo. On livre les chaussures à la maison ou dans une boutique Aldo au choix du client. Et ce, gratuitement. On fait moins d'argent de cette façon, mais on sert mieux.»

En conférence, hier matin, au cours de l'événement annuel québécois de l'International Council of Shopping Centers (ICSC), David Bensadoun a soutenu que tous les stocks de son entreprise devaient désormais être accessibles globalement. «Nous croyons au cross-channel, dit David Bensadoun. Pour servir les clients comme ils le souhaitent, peu importe où ils se trouvent et où ils se rendent acheter, en puisant dans tous les stocks. On veut être sûr de ne jamais perdre une vente.»

Cette façon de vendre devrait être opérationnelle à 70% d'ici deux ans et à 100% d'ici quatre ans. Pour y arriver, Groupe Aldo investit 100 millions de dollars dans son système informatique. «Ce système est bien implanté en magasin, a souligné David Bensadoun à La Presse Affaires en marge de sa conférence. Mais entre les magasins et les magasins à rayons, ça ne l'est pas encore.»

Cette transformation s'amorce alors que Groupe Aldo célèbre ses 40 ans et cherche à renforcer sa présence dans plusieurs coins du globe. Le groupe (Aldo, Spring, Call It Spring, Little Burgundy, Globo, Lôcale), présent dans 71 pays dont l'Angleterre depuis 10 ans - «sur la rue Oxford de Londres notamment où les coûts de location sont astronomiques et où il faut performer à 99,9%!» -, cherche à faire une percée prochainement en Chine, en Inde et en Russie. Le Brésil, le Japon et l'Allemagne sont aussi dans la ligne de mire de l'entreprise. «On cherche les bons partenaires, dit le président. Ça peut toujours se faire rapidement, mais ça prend un partenaire qui a des contacts et avec des fonds pour que l'expansion suive l'implantation. Dans certains pays, on est allés un peu vite et ça ne s'est pas bien passé.»

D'ici 2015, Groupe Aldo aspire à une présence dans 80 pays et, conséquemment, à un chiffre d'affaires de 2 milliards. L'entreprise de l'arrondissement de Saint-Laurent compte 1600 magasins (pour un chiffre d'affaires prévu de 1,6 milliard en 2012), mais pourrait atteindre le cap des 2000.

Groupe Aldo compte aussi sur ses services de design de magasin, branding et développement de produit pour motiver sa croissance. «On a toujours été des commerçants au détail, mais on a développé d'autres expertises avec le temps, dit David Bensadoun, dont l'entreprise est aujourd'hui un fournisseur important de La Baie. Pour notre 40e anniversaire, on veut se faire voir davantage!»