Les dirigeants d'Alimentation Couche-Tard (ATD-B.TO) ont vu leur rémunération bondir de plus de 32%, à 8,55 millions $, au cours de l'exercice 2011, un an après avoir absorbé des coupes.

Le président et chef de la direction, Alain Bouchard, a connu la plus importante progression, avec une hausse de 58%, à plus de 3,3 millions $ l'année dernière.

Son salaire de base a crû de près de 24%, à 1,03 million $ au cours de l'exercice terminé le 24 avril, selon la circulaire publiée lundi en vue de l'assemblée annuelle du 6 septembre.

En 2010, le personnel de direction avait accepté une baisse de salaire de 10% en raison de la faiblesse de l'économie, alors que les salaires des autres employés avaient été gelés.

La compagnie sise à Laval accorde aux dirigeants des bonis entre 50 et 100% de leur salaire de base en fonction de l'atteinte des objectifs.

> La circulaire de sollicitation de procurations de Couche-Tard

Alain Bouchard a reçu un boni de 1,66 million $, qui représente 161% de son salaire de base, et 519 263 $ en incitatifs à long terme.

Les profits de Couche-Tard ont augmenté de 22% pour l'exercice, à 370,1 millions $ US, ou 1,97 $ US par action, en hausse par rapport à 302,9 millions $, ou 1,60 $ par action en 2010.

Aidés par les prix élevés du carburant, les revenus ont bondi à près de 19 milliards $ US, comparativement à 16,4 milliards $ US l'année précédente.

Les analystes s'attendent à ce que Couche-Tard réalise cette année des revenus totalisant 18,6 milliards $ US et des profits de 1,94 $ US par action.

M. Bouchard est le plus important détenteur d'actions à vote multiple de l'entreprise. Il possède près de 36% de celles-ci, d'une valeur équivalent à 19,2 millions $, et ce, essentiellement par le biais de Développements Orano, fondée en 1987 avec Jacques D'Amours, Richard Fortin, Réal Plourde et l'épicier Metro.

D'autres dirigeants de Couche-Tard ont obtenu des hausses de rémunération significatives, faisant grimper le montant total, qui était de 6,45 millions $ pour l'exercice 2010.

Par exemple, le salaire du chef de l'exploitation, Brian Hannasch, est passé de 1,45 million $ en 2010 à 2,03 millions $ en 2011. La rémunération du directeur financier, Raymond Paré, totalise cette année 1,15 million $ alors qu'en 2010, elle était de 775 856 $.

Par ailleurs, Couche-Tard tente de faire échec aux huit propositions d'actionnaires qui réclament entre autres un écart moins élevé entre les salaires des cadres et ceux des employés ainsi que des consultations avec les actionnaires sur la rémunération des cadres.

Par le biais de son régime de retraite, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) détient plus de 14 000 actions de l'entreprise. La centrale syndicale demande à Couche-Tard d'adopter une politique «visant le respect de la liberté syndicale et du droit d'association».

L'entreprise, qui s'oppose à la syndicalisation de ses succursales, réplique que ses employés sont protégés par la Charte québécoise et canadienne des droits et libertés.