Cette saison des Fêtes 2010 pourrait être la meilleure depuis cinq ans pour les détaillants nord-américains, selon des mesures préliminaires des ventes de fin d'année.

Aux États-Unis, des entreprises de gestion de cartes de crédit font état d'une hausse d'au moins 5,5% du total des dépenses depuis la mi-novembre, comparativement à la même période l'an dernier.

Ce gain s'annonce aussi supérieur d'un point et demi de pourcentage par rapport à celui de 4% mesuré à la fin de décembre 2009.

Au Canada et au Québec, une mesure aussi immédiate des dépenses de fin d'année n'est pas encore disponible.

Néanmoins, des détaillants d'importance font état d'une affluence de clients et des ventes plus importantes que ce qu'ils avaient prévu.

En particulier dans le secteur des dépenses discrétionnaires comme les articles électroniques et vestimentaires.

«Nous attirons plus de consommateurs que nous avions prévu. En particulier pour notre solde d'après Noël, peut-être parce que nous l'avons lancé dès le 24 décembre sur notre site internet d'achats en ligne», indique Elliot Chun, principal porte-parole du détaillant d'électronique Future Shop à son siège social de la banlieue de Vancouver.

Future Shop et sa société soeur, Best Buy, constituent le plus grand duo de chaînes de grands magasins d'électronique du Canada. Au Québec seulement, Future Shop exploite 29 magasins et Best Buy en a 12.

Aux États-Unis, l'augmentation des dépenses des consommateurs observée au cours des dernières semaines semble correspondre au regain de confiance envers l'économie, après la pire récession en un demi-siècle.

Même que les catégories de dépenses des Américains qui affichent les hausses les plus prononcées sont celles liées au bien-être et au confort personnel.

Les ventes de vêtements sont en rebond fort de 11% et les biens dits de luxe, comme les bijoux, affichent des gains de 7% en moyenne, selon des chiffres diffusés hier par le plus important regroupement de centres commerciaux des États-Unis, ICSC.

En contrepartie, les ventes d'articles électroniques s'annoncent en hausse plus modérée de 1%.

Même modeste, cette hausse en valeur est nettement meilleure que la baisse de 4% subie un an plus tôt. Et somme toute encourageante pour ces détaillants qui font des affaires dans un marché des articles électroniques qui est en déflation continue (capacité accrue à prix égaux ou moindres).

De ce côté-ci de la frontière, il faudra attendre un peu pour voir l'impact réel du ralentissement de la reprise économique sur les revenus de l'ensemble des détaillants.

Cet impact s'est déjà manifesté fortement l'automne dernier dans le marché des biens et services liés à la décoration et la rénovation résidentielles.

Mais dans les autres secteurs du commerce de détail, un certain optimisme persiste envers les résultats de fin d'année.

D'autant plus que plusieurs consommateurs semblent devancer certains achats avant la majoration de la taxe de vente au Québec, qui passera de 7,5% à 8,5% à compter du 1er janvier.

Dans leurs plus récentes prévisions, les économistes du Mouvement Desjardins s'attendent d'ailleurs à ce que cette hausse de taxe contribue à freiner la croissance des ventes au détail l'an prochain. Entre-temps, ils estiment que l'année 2010 des détaillants québécois devrait se conclure avec une hausse moyenne des ventes de 5,1%.

Si elle se confirme, cette hausse serait en nette amélioration par rapport au recul de 1,1% observé en 2009. Et un peu meilleure que le gain de 4,9% mesuré en 2008.

Au Conseil québécois du commerce de détail, on s'attend aussi à une hausse moyenne de 5% des dépenses des consommateurs durant cette saison des Fêtes par rapport à l'an dernier.

Selon une enquête d'opinion menée en novembre, un peu plus des trois quarts des consommateurs québécois prévoyaient dépenser au moins autant sinon davantage durant les Fêtes 2010.

Si elles s'avèrent, ces dépenses saisonnières seraient les plus favorables pour les détaillants québécois depuis au moins quatre ans, selon le Conseil québécois.