La chaîne de restaurants Le Bifthèque se retrouve en difficultés financières, ralentie par le poids de ses dettes, a appris La Presse Affaires. Elle cherche maintenant de nouveaux investisseurs.

Sans tambour ni trompette, Le Bifthèque inc. s'est placé sous la protection de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité, en novembre. Les établissements demeurent ouverts, mais l'organisation tente de se restructurer en faisant une proposition à ses créanciers. Globalement, les dettes s'élèvent à environ 9 millions de dollars.

Le Bifthèque est une chaîne de six restaurants, dont cinq sont des franchises. Un septième restaurant, également franchisé, a tout récemment fermé ses portes, à Kirkland. La chaîne existe depuis une trentaine d'années et compte entre 125 et 200 employés, sans compter la cinquantaine d'employés de chacun des restos franchisés.

Les difficultés du Bifthèque touchent le franchiseur et son restaurant corporatif, nous explique le président Basil (Bill) N. Pothitos. Le restaurant corporatif est situé au 6705, chemin Côte de Liesse, dans l'arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal.

Selon M. Pothitos, les difficultés s'expliquent essentiellement par des paiements trop élevés pour rembourser l'importante dette de l'entreprise. Les deux actionnaires, soit M. Pothitos et la société à numéro 9190-0431 Québec inc., étaient en désaccord sur le mode de refinancement de l'organisation, ce qui l'a obligé à se placer sous la protection de la Loi.

«Nous continuons d'offrir les mêmes services aux clients. On insiste auprès des employés pour garder les mêmes normes de qualité. La clientèle est très satisfaite et ne voit pas ce qui se passe dans les bureaux», nous dit Basil Pothitos.

Le principal créancier garanti est la firme Financement d'équipement GE Canada (6,25 millions de dollars). Le financement actuel remonte au moment où M. Pothitos et ses associés ont racheté la chaîne, en 2005. Le deuxième financier en importance est Tempbridge Commercial Mortgages (1,75 million). Le prêt date de mars 2009.

Parmi les autres créanciers, on retrouve la Banque Nationale et les fournisseurs de l'entreprise.

Tempbridge a comme principal actionnaire Edward Hayes. L'homme d'affaires est également le seul actionnaire de 9190-0431, copropriétaire du Bifthèque.

En septembre, l'entreprise s'est retrouvée en défaut de paiement envers GE. À la mi-novembre, les défauts s'élevaient à 169 518$, selon une requête déposée en Cour supérieure, à Montréal. En plus de ces défauts, le Bifthèque n'a pas respecté une des clauses de prêts avec GE selon laquelle elle doit recevoir l'assentiment de ce prêteur avant de s'engager dans un nouveau financement hypothécaire, en l'occurrence celui de Tempbridge.

Basil Pothitos dit avoir des discussions avec des investisseurs pour recapitaliser l'entreprise. Le Bifthèque pourrait conserver GE comme prêteur ou changer, selon les offres. «Tout est sur la table. On va continuer en affaires, je suis confiant, mais on ne sait pas encore combien nous allons offrir aux créanciers», a dit M. Pothitos.

Malgré le recours à la Loi sur la faillite, les employés ont continué à être payés, selon le dossier en Cour.

La proposition concordataire ne vise pas directement les restaurants franchisés, mais ces derniers sont indirectement touchés par cette affaire, puisqu'ils sont tributaires de la formule Le Bifthèque et de ses recettes, comme c'est généralement le cas des réseaux franchisés. Le séquestre à la proposition est la firme Raymond Chabot.