L'effet de la crise se ressent sur le début des achats de Noël aux États-Unis, avec des ventes quasi-inchangées sur un an pour le week-end du «Black Friday», trois jours qui suivent la fête de Thanksgiving et qui sont déterminants pour les commerçants américains.

Les Américains ont dépensé 41,2 milliards de dollars pendant le week-end du «Black Friday», qui marque traditionnellement le lancement des achats de Noël, contre 41 milliards il y a un an, d'après une étude de la Fédération américaine de la distribution (NRF) publiée dimanche.

Beaucoup plus d'Américains que l'an dernier (195 millions contre 172 millions) ont fait du shopping le week-end passé, mais avec un budget plus serré: 343,31 dollars en moyenne par personne contre 372,57 en 2008, précise la NRF.

L'institut spécialisé ShopperTrak a lui constaté une maigre hausse des achats de 0,5% sur un an à 10,66 milliards de dollars pour la journée du «vendredi noir», surnommée ainsi car elle permet souvent aux commerçants de sortir leurs comptes du rouge pour l'année.

«Les acheteurs (...) sont allés dans les magasins pour profiter des bonnes affaires sur les produits les moins chers, comme les jouets, le petit électroménager ou les vêtements d'hiver», commente Tracy Mullin, présidente de la NRF.

«Le chômage élevé et la recherche de prix bas» ont poussé près d'un tiers des acheteurs à se rendre dans les magasins dès 5H du matin» pour tenter de décrocher les meilleurs affaires, contre seulement 23,3% des acheteurs de l'an dernier, constate aussi la NRF.

Les vêtements et les livres ont été les produits les plus demandés, suivis de près par les jouets.

Les grands magasins ont été la destination favorite du week-end, un acheteur sur deux s'y étant rendu, contre 43% des acheteurs pour les chaînes à bas prix, constate la NRF, tandis que 28,5% des acheteurs américains ont fait leurs courses sur internet.

Les commerçants en ligne s'en sont mieux sortis que les magasins traditionnels, avec une hausse de 3% sur un an des achats pour les 27 premiers jours de novembre à 10,57 milliards de dollars, indique dimanche l'institut spécialisé ComScore.

Pour la seule journée du Black Friday, les sites marchands ont vu leur chiffre d'affaires bondir de 11% sur un an à 595 millions de dollars, leur deuxième plus forte recette de l'année.

Le Black Friday devient donc pour eux aussi «l'un des jours les plus importants de l'année», remarque ComScore.

L'étude souligne aussi que cinq sites ont dépassé les quatre millions de visiteurs aux États-Unis vendredi, avec en tête Amazon.com, dont la fréquentation a bondi de 28% sur un an, suivi par Walmart (+22%), Apple.com (+39%), Target (+2%) et Best Buy (+24%).

Malgré les chiffres mitigés du week-end, les observateurs veulent se montrer positifs. «Nous avons vu une hausse graduelle des ventes de détail ces deux dernières semaines et avec la performance de vendredi il semble que novembre sera un mois positif pour les distributeurs comparé à l'an dernier», d'après ShopperTrak, qui table toujours sur une hausse de 1,6% des achats de Noël sur un an.

La présidente de la NRF juge elle que «le nombre d'Américains ayant fait des achats ce week-end est encourageant», même si les distributeurs doivent encore faire des efforts pour «faire venir les consommateurs dans leurs magasins jusqu'à Noël».

«La saison des fêtes semble prendre meilleure forme que prévu sur internet», renchérit ComScore, alors que tous les yeux se tournent à présent sur la toile pour le «Cyber Monday», le lundi qui suit le week-end de Thanksgiving et devenu l'un des pics d'achats en ligne de l'année.