S'il y a un secteur où les ventes ont chuté, c'est dans l'automobile. Tellement que des concessionnaires se retrouvent dans «une situation qui est difficile».

Le constat est celui de Jacques Béchard, président de la Corporation des concessionnaires du Québec (CCAQ). Il cible particulièrement Chrysler, aux prises avec un surplus de véhicules. «On demande aux concessionnaires de recevoir un surplus de véhicules en plus de ceux qui ont été commandés», explique-t-il.

 

Sauf que les ventes de véhicules sont en forte baisse au Canada: -25% en janvier, -27% en février. Les concessionnaires doivent avoir les reins solides pour supporter pareille arrivée dans leurs cours. Il dit avoir reçu «plusieurs plaintes de concessionnaires, sans ça, je ne vous en parlerais pas». «Il y a des limites à faire supporter le risque financier aux concessionnaires», déplore-t-il.

«Je ne peux confirmer cela», réplique Mary Gauthier, porte-parole de Chrysler Canada. Elle ajoute toutefois que le constructeur tente d'écouler ses stocks en mars, qu'il procède à d'importants soldes et qu'il est important que les concessionnaires aient suffisamment de voitures. Et que se passe-t-il si un concessionnaire ne veut pas prendre assez de voitures au goût de Chrysler? «On leur donne des conseils», dit-elle.

Chez Excellence Dodge Chrysler, à Vaudreuil, le gérant, Pierre Séguin, dit avoir reçu pareille demande de la maison mère, mais il y a quelques mois. Ces derniers temps, il n'a rien à redire, même si ses stocks de modèles de l'an dernier sont plus élevés qu'à la même date en 2008: quatre modèles au printemps 2008, comparativement à une vingtaine à écouler cette année.

«En ce moment, dit-il, c'est les banques qui ont tiré sur le crédit. Des gens qui sont bloqués à la banque, ça arrive plus souvent qu'avant.»

À la CCAQ, on espère que le printemps dégèlera les acheteurs en mars et avril. «Si ces deux mois-là sont aussi mauvais que janvier et février, ça va être fatigant», dit M. Béchard, précisant que certains de ses membres ont des stocks qui atteignent les 12 millions de dollars.

Il rappelle qu'entre 1979 et 1981, pas moins de 125 concessionnaires ont fermé leurs portes au Québec, pris avec des stocks immenses et des taux d'intérêt élevés. «Heureusement, actuellement, les taux sont bons.»